Ira, n’ira pas… C’est la question à 1 000 yuans que se posent de nombreux ambassadeurs européens en poste à Pékin, si l’on en croit “des sources proches du dossier” interrogées par le South China Morning Post (SCMP). Les membres des représentations diplomatiques des pays européens en Chine ont été invités à assister au grand défilé militaire prévu place Tian’anmen, le 1er septembre, pour célébrer le 80e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale. Problème, un autre invité de marque est attendu : Vladimir Poutine.
Selon le quotidien de Hong Kong, certains diplomates européens craignent de devoir supporter la présence à Pékin “des mêmes troupes qui ont envahi l’Ukraine”. Même s’“il n’y a aucune confirmation que des troupes russes participeront [au défilé]”, corrige le journal, qui croit savoir qu’il “pourrait ne pas y avoir de troupes étrangères cette année”.
C’est seulement la deuxième fois que la Chine célèbre ainsi l’anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale. Mais “lors de l’édition inaugurale, en 2015, une garde d’honneur d’élite russe forte de 76 hommes avait fait partie du défilé”, rappelle le SCMP.
Introuvable unité européenne
Et dès le mois de juin, le Kremlin a annoncé que Vladimir Poutine se rendrait en Chine du 31 août au 3 septembre pour participer au sommet de l’Organisation de coopération de Shanghai – souvent qualifiée de réponse asiatique à l’Otan. Impossible, dans ce contexte, qu’il n’ait pas sa place réservée dans la tribune d’honneur.
Pour l’heure, aucune directive stricte n’a été adressée aux personnels des ambassades européennes à Pékin pour assister ou non à l’événement, affirme le SCMP. Mais “certains envoyés ont décidé de ne pas y participer, quand d’autres auraient choisi de partir en vacances précisément à cette même période”.
Un autre diplomate interrogé par le quotidien estime que l’Europe pourrait envoyer un “message fort” sur son unité et sa position sur la guerre en Ukraine si ses ambassadeurs se coordonnaient pour boycotter le défilé. Une unité toujours difficile à trouver : le Premier ministre slovaque, Robert Fico, a d’ores et déjà confirmé sa présence.
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