La Société culturelle du Pays Castrais vient de publier son 59e cahier, consacré à un pan oublié de l’histoire culturelle locale. Intitulé La collection d’histoire naturelle du premier musée de Castres, l’ouvrage signé par le géologue et anatomopathologiste Philippe Fauré retrace la destinée singulière d’un patrimoine disparu.
Avant de devenir le musée Goya, haut lieu de l’art hispanique, l’établissement castrais abritait en effet dès 1840 d’importantes collections d’histoire naturelle. Zoologie, minéralogie et paléontologie y occupaient une place aussi centrale que la peinture et la sculpture.
Collection détruite en 1956
Enrichie par le travail de conservateurs passionnés comme Jean-Baptiste Brianne et Adalbert Chamayou, mais aussi par de généreux amateurs éclairés, la collection attira jusqu’à des paléontologues de renom venus consulter les fossiles rassemblés par le jeune naturaliste Léonce Roux du Carla (1835-1859).
Transférée en 1943 au collège Jean-Jaurès, elle fut malheureusement détruite en 1956, effaçant presque toute trace de ce patrimoine scientifique. Philippe Fauré, fondateur en 2005 des Amis des Sciences de la Nature (ASNAT), tente ici une véritable « reconstitution » à partir des archives et des publications anciennes. Son travail éclaire non seulement la richesse des collections disparues, mais interroge aussi les raisons de leur disparition dans les années 1950.
Ce cahier de 46 pages, abondamment illustré, paraît le 15 juin au prix de 12 €. On peut se le procurer auprès de la Société culturelle du Pays Castrais ou lors de ses conférences. Plus qu’un livre, c’est un acte de mémoire pour rappeler que Castres, avant de rayonner par son musée Goya, fut aussi un lieu où sciences et arts dialoguaient sous le même toit.