Du 12 au 16 septembre prochain, il faudra avoir les yeux vers la Biélorussie. L’allié de Moscou va accueillir à ce moment-là des essais militaires avec son voisin russe, baptisé Zapad-2025. Et pour l’occasion le ministre biélorusse de la Défense, Viktor Khrenin a confirmé que les exercices se concentreront sur « l’utilisation » des capacités nucléaires des deux pays et notamment du système Orechnik.

Orechnik, qui veut dire « noisetier » en russe, est l’une des futures armes fortes du Kremlin. Il s’agit d’un missile balistique hypersonique à portée intermédiaire. Autrement dit « une météorite », comme l’avait décrit Vladimir Poutine lui-même en novembre dernier lors d’un sommet continental à Astana.

« Une menace pour la quasi-totalité de l’Europe »

Le président russe avait décrit à l’époque une arme redoutable dont la « température des éléments percutants atteint 4 000 °C », soit presque autant selon lui « qu’à la surface du soleil », entre « 5 500 et 6 000 degrés ».

Si ce système de missile n’est pas inconnu des spécialistes puisqu’il a déjà été testé à une seule reprise sur le front ukrainien à Dnipro en novembre, Moscou et Minsk dévoileront lors des Zapad-2025 une nouvelle version du missile « à capacité nucléaire ». Le commandant des forces russes de missiles stratégiques, Sergueï Karakaïev, a d’ores et déjà prévenu que « l’usage massif » de ce missile serait tout simplement « comparable à l’emploi de la bombe nucléaire ».

Inquiétant donc, d’autant plus qu’il présente une portée de 3 000 à 5 000 kilomètres. S’il était tiré depuis l’Extrême-Orient russe, il pourrait, théoriquement, toucher des cibles sur la côte ouest des États-Unis. S’il était tiré depuis le site d’essai de Kapustin Yar, base d’où était parti le missile sur Dnipro le 21 novembre, il atteindrait Varsovie en 12 minutes, Berlin en 15 minutes, et Londres et Paris en 20 minutes. Le tout grâce à sa vitesse de Mach 10, « soit 2,5 à 3 km par seconde », ce qui reviendrait environ à 12 350 km/h.

« L’Orechnik peut menacer la quasi-totalité de l’Europe », relève de son côté Pavel Podvig, chercheur à l’Institut des Nations unies pour la recherche sur le désarmement (Unidir) à Genève, dans un entretien au média Ostorozhno Novosti. D’autant plus que les systèmes de défense antimissile se révèleraient potentiellement inefficace pour contrer une telle arme.

VidéoGuerre en Ukraine : « la force russe des prochaines décennies », c’est quoi le Kniaz Pojarski, le nouveau sous-marin nucléaire de Poutine ?

Basé sur le modèle russe de missile balistique intercontinental RS-26 Roube et du RS-24 Iars, l’Orechnik a vu sa production en série débuter en fin d’année dernière. Avant une arrivée massive sur le front en 2026 ?