Par

Léa Afonso

Publié le

21 août 2025 à 7h12

Pour José, les tomates n’ont plus aucun secret. Originaire du Portugal et installé en France depuis ses 17 ans, ce grand-père de huit petits-enfants s’est découvert une véritable passion : cultiver son potager, à Montberon au nord de Toulouse. Et sa spécialité, ce sont les tomates… mais pas n’importe lesquelles. Certaines dépassent allègrement le kilo ! En ce mois d’août, ce jardinier nous ouvre les portes de son univers et partage ses secrets de culture.

43 ans d’expérience et une passion inépuisable

Dans le jardin de José, tout respire l’ordre et la générosité de la terre. Les allées sont impeccablement tracées, les rangées de haricots verts bien alignées, et les oignons semblent sortir tout droit d’un manuel de jardinage.

Mais ce qui capte immédiatement le regard, ce sont les majestueux pieds de tomatesplus de 70 au total — chargés de fruits ronds, rouges et charnus.

Chez José, le jardin est bien organisé. Rien ne doit dépasser .
Chez José, le jardin est bien organisé. Rien ne doit dépasser. (©Léa Afonso / Actu Toulouse)

« Cela fait 43 ans que je cultive mon jardin, mais ce n’est que depuis une vingtaine d’années que j’obtiens de si beaux résultats », raconte José, une pointe de fierté dans la voix. Ses tomates cœur-de-bœuf, rouge sang et à la chair ferme, s’apparentent presque à des pièces de boucherie. « C’est du steak ! » plaisante-t-il.

Un déclic est venu, un jour, d’une simple rencontre avec un maraîcher. « Je voulais acheter quelques plants, il m’en a vendu des couchés, plutôt moches et m’a donné deux-trois astuces pour les cultiver. C’est comme ça que tout a commencé ». Depuis, ses récoltes atteignent parfois des records : sa plus grosse tomate a pesé plus de 1,4 kg.

Plus d'1,3 kg pour cette belle tomate charnue toute juste récoltée dans le jardin.
Plus d’1,3 kg pour cette belle tomate charnue toute juste récoltée dans le jardin. (©Léa Afonso / Actu Toulouse)

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Une technique infaillible

Le secret de José réside dans une méthode de plantation bien particulière. « Je récupère les graines de mes plus belles et grosses tomates, je les rince, les fais sécher, puis je les sème en terreau dans ma véranda. Quand les plants ont bien poussé, je les repique dans le jardin en enterrant les trois quarts de la tige, couchée à l’horizontale. La partie souterraine développe des racines puissantes, ce qui enrichit la plante et donne de plus gros fruits ».

Une technique de plantation infaillible.
Une technique de plantation infaillible. (©Léa Afonso / Actu Toulouse)

Mais la réussite n’est pas seulement une affaire de technique : la qualité du sol joue un rôle essentiel. Dans son potager, la terre est noire, souple et d’une richesse rare. « Quand je tonds, je broie les feuilles et je les dépose au pied des plants. J’apporte aussi du fumier de brebis, grâce à ma fille qui est agricultrice, entre autres choses. Tout cela nourrit la terre, année après année ».

Des mois de patience

Chez José, rien n’est laissé au hasard. Les semis débutent fin janvier, les plants sont installés au jardin en mars, et il faut patienter trois longs mois avant de croquer dans les plus gros fruits. « Je récolte jusqu’en novembre, après, je dois tout arracher puisque je n’ai pas de serre », explique-t-il.

Pourtant, le résultat n’est pas toujours garanti. « J’ai déjà donné des plants à des amis, mais leurs tomates n’ont jamais atteint la même taille. Tout dépend de la richesse du sol. Ici, il m’a fallu des années pour transformer ma terre argileuse ».

Le temps, ingrédient indispensable

Derrière les tomates géantes de José, il y a surtout beaucoup de patience et d’amour. « Quand on aime, on ne compte pas. Mais il faut du temps… Je viens tous les jours au jardin. Quand je travaillais encore, je n’avais pas de si beaux résultats ».

C'est un travail quotidien pour obtenir d'aussi belles tomates.
C’est un travail quotidien pour obtenir d’aussi belles tomates. (©Léa Afonso / Actu Toulouse)

Aujourd’hui à la retraite, ce septuagénaire peut enfin se consacrer pleinement à sa passion. Et si ses récoltes impressionnent, il n’est pas question pour lui d’en tirer profit. « On me dit souvent d’en vendre, mais ça ne m’intéresse pas. Moi, je jardine pour le plaisir. Je donne mes tomates à mes voisins, à mes amis, à ma famille ».

Sous le soleil d’août, au milieu de ses rangées impeccables, José contemple ses tomates géantes avec la satisfaction d’un artisan accompli, le tout, symbole de 40 ans de travail, de persévérance et de passion.

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