Les tenues sont encore estivales sous le ciel pluvieux, mais l’atmosphère est au travail. « Ça me fait toujours sourire quand je vois des rentrées politiques mi-septembre ! Nous, c’est le 20 août, parce qu’on est déterminés et déjà concentrés », prévient Marine Tondelier, secrétaire nationale des Écologistes.

Ce mercredi à Strasbourg, à la veille du lancement des Journées d’été de son parti, la cheffe de file s’alarme de menaces « existentielles » pour la société : celle d’une « écologie qui est très attaquée » et le péril « de l’arrivée des fascistes au pouvoir. Il y a un effet domino mondial : c’est arrivé aux États-Unis, la France est l’un des dominos possibles, et toute l’Europe ».

Le crash-test des municipales

Les Journées d’été, d’aujourd’hui à samedi, seront clairement tournées vers l’échéance des élections municipales de 2026, sorte de crash-test pour le parti avant l’élection présidentielle l’année suivante. Depuis Strasbourg, où la maire écologiste Jeanne Barseghian est candidate à sa succession , Marine Tondelier appelle ainsi à des « unions les plus larges possibles » en vue des municipales, précisant n’avoir pas « de lignes rouges ». « Le parti placera toute son énergie pour mettre de l’huile dans les rouages, mais rien n’est joué d’avance. »

Le rendez-vous est donc l’occasion de prendre la température de l’entente à gauche, avec plusieurs invités qui seront scrutés de près : le socialiste Olivier Faure, François Ruffin (Debout !), Alma Dufour (LFI), Clémentine Autain (L’Après), Lucie Castets, le PCF et Génération.s. Seul le parti Place Publique de Raphaël Glucksmann n’a pas précisé s’il serait représenté.

Tout bloquer, y compris Bayrou

2 500 sympathisants, cadres et élus sont attendus à Strasbourg. « Ce n’est pas une vitrine de l’écologie politique, mais ce sont des ateliers, du travail, une phase où on recharge les batteries », indique le sénateur du Bas-Rhin Jacques Fernique. Une occasion de faire le plein d’énergie avant une rentrée « émaillée de colère », comme la décrivent encore les écologistes, qui confirment leur soutien au mouvement « Bloquons tout » du 10 septembre.

Autre sujet brûlant, le vote d’une motion de censure contre le gouvernement de François Bayrou : « Rien n’a changé, ça empire, évidemment on va continuer à dénoncer », annonce la députée écologiste strasbourgeoise Sandra Regol. Marine Tondelier enfonce le clou : « Je ne vois rien pour dire non à la censure. »