De retour au Stade français après une saison passée à Dax (Pro D2) en prêt, le trois-quarts centre Noah Nene, appelé par le sélectionneur du XV de France Fabien Galthié pour un stage de préparation durant le Tournoi des 6 Nations, nourrit de grandes ambitions, tant avec son club que sur le plan personnel. Sans langue de bois, il s’en explique ici.

Comment se passe votre retour au Stade français ?
Franchement, l’intégration s’est très bien passée. Je n’étais pas en terre inconnue. Au contraire. J’ai passé quand même deux bonnes saisons au stade français où j’ai alterné entre les Espoirs et les pros. J’ai simplement découvert le Camp des loges, le nouveau centre d’entraînement. Les infrastructures sont superbes. Quant au staff, ce n’est plus vraiment le même. J’apprends à le connaître. Mais pour le moment, tout se passe pour le mieux.

On vous sent très heureux de ce retour à Paris après une saison passée en prêt à Dax. Vrai ou faux ?
Oui, je suis content d’être revenu et de pouvoir faire mes preuves en Top 14.

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Justement, quel bilan faites-vous de votre passage à Dax ?
J’ai eu pas mal de temps de jeu. Malheureusement, je me suis blessé. Ça m’a un peu freiné. Mon objectif était vraiment de jouer le plus possible dans ce championnat de Pro D2 qui est une compétition dense et difficile. J’aurais pu rester au Stade français, jouer de temps en temps avec l’équipe professionnelle. Mais j’avais envie de m’aguerrir, de jouer régulièrement pour progresser. Or, le championnat espoir ne le permet pas vraiment. Et j’ai le sentiment que cette saison passée à Dax m’a permis de progresser et de franchir un cap.

Quelles sont vos ambitions cette saison ?
Je veux m’imposer. J’ai envie de jouer. Je sais que le Top 14, ce n’est pas du tout le même rythme que la Pro D2, mais je me sens prêt. Je ne sais pas si je jouerais tous les matchs, mais j’ai envie d’en faire le plus possible et vraiment d’aider le club à revenir en haut de l’affiche. J’ai vraiment envie de faire partie de ce groupe de joueurs qui va permettre au club de rejouer des phases finales, de batailler avec les meilleurs clubs

Noah Nene avec l'US Dax.

Noah Nene avec l’US Dax.
Icon Sport – Anthony Dibon

Avez-vous suivi la dernière saison du Stade français et avez-vous nourri quelques inquiétudes quant à l’avenir ?
Quand je voyais les résultats, les matchs qui s’enchaînaient, les défaites, c’est sûr que j’avais un peu d’appréhension. Mais, c’est le sport de haut niveau. De nombreuses équipes sont passées par là, ont vécu des hauts et des bas. Mais j’ai une certitude sur ce sujet, c’est qu’on ne peut pas faire pire que la saison dernière. Et surtout, quand je vois l’état d’esprit du groupe depuis le début de la préparation, la détermination des mecs, l’enthousiasme du staff, je sais qu’on peut faire beaucoup mieux. Nous sommes peut-être sur le chemin de la réussite.

Cette réussite passe-t-elle par une qualification pour la phase finale ?
Nous partons de loin. L’an passé, le club s’est battu pour ne pas descendre. On veut y aller « step by step ». On sait qu’on ne sera probablement pas champion de France dès la première ou la deuxième année. Mais on s’est fixé pour objectif de gravir les échelons les uns après les autres. L’objectif, c’est d’être au moins dans les six premiers cette saison.

Avez-vous le sentiment d’être un joueur différent par rapport à vos dernières saisons parisiennes ?
À Dax, franchement, je pense que j’ai progressé. Vraiment. Je n’ai plus la même façon de voir les choses. Quand je suis arrivé à Dax, les coachs m’ont clairement dit les choses : « Ici, tout le monde travaille pour tout le collectif. » J’ai vite compris que lorsqu’un joueur ne fait l’effort défensivement, ça se voit directement. C’est là-dessus que j’ai travaillé. Et j’ai les mêmes ambitions à Paris. Mentalement et dans ma façon de jouer, je me sens plus concerné défensivement, sur les chasses et sur le jeu sans ballon. C’est important, surtout en Top 14. Quand j’étais plus jeune, je n’avais pas cet état d’esprit. J’étais un peu nonchalant J’étais focus sur l’attaque. Tous mes coachs me l’ont répété. Ils me disaient : « Tu es hyper intelligent, tu sais quand il faut faire les courses ou quand tu n’as pas besoin de les faire. Ce qu’on te demande, c’est de les faire quand même, parce que si toute l’équipe le fait, tu dois le faire. »

Le sélectionneur du XV de France Fabien Galthié vous a appelé l’hiver dernier pour participer à un stage à Marcoussis. L’équipe de France est-elle un objectif ?
Cette convocation avec le XV de France, ça a été une prise de conscience pour moi. Dans le sens où, mon objectif, c’est d’être le meilleur. Tout simplement. J’essaie de m’en donner les moyens, mais le fait d’avoir été appelé par Fabien Galthié, ça m’a fait prendre conscience que je pouvais et devais faire plus encore.

Avez-vous ce sentiment d’être tout près mais aussi assez loin des Bleus ?
Oui, c’est exactement ça. Ça m’a fait toucher du doigt le chemin qui me reste à parcourir. Je suis encore jeune, je sais que j’ai encore pas mal de boulot. Mais si je m’en donne les moyens, ça ne va pas prendre une éternité non plus.