Un mauvais hommage aux Rolling Stones ? Presque 60 ans après la sortie du titre Paint It, Black, Donald Trump est lui aussi pris d’une envie de tout peindre en noir. A commencer par le mur à la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique. C’est la nouvelle idée qu’a eue le président américain, annoncé par la secrétaire américaine à la sécurité intérieure Kristi Noem.
«C’est précisément à la demande du président, qui comprend qu’avec les températures élevées qui règnent ici, lorsqu’un objet est peint en noir, il devient encore plus chaud, ce qui rendra l’ascension encore plus difficile pour les gens, a-t-elle détaillé lors d’une conférence de presse, mardi 29 août à Santa Teresa, au Nouveau-Mexique, avant de se mettre en scène avec un pinceau, passant une première couche de peinture sur une partie du mur.
«Il est haut, ce qui le rend très, très difficile à escalader, voire impossible. Il s’enfonce également profondément dans le sol, ce qui rendrait très difficile, voire impossible, de creuser en dessous, s’est-elle félicitée. Et aujourd’hui, nous allons également le peindre en noir». Selon le chef des gardes frontières américaines Michael Banks, la peinture noire empêchera aussi l’acier de rouiller.
Donald Trump concrétise ainsi une idée qui l’habite depuis quelques années déjà, en dépit de son coût élevé (l’agence évoquait un million de dollars par mile). En 2020, le milliardaire avait envisagé cette mesure alors qu’un revêtement noir avait été testé sur certaines sections du mur.
A l’époque, la raison avancée pour ce changement de couleur était différente, il s’agissant selon des responsables des douanes et des frontières de créer un contraste avec l’environnement naturel. Mais cela semblait déjà être une lubie du président américain. «Les raisons invoquées pour peindre le mur en noir ont tellement changé que la seule chose qui n’a pas changé est le désir du président de le peindre en noir», avait alors déclaré un ancien responsable de la Sécurité intérieure à CNN.
Au-delà de la peinture noire, Kristi Noem a annoncé que l’administration prévoyait d’installer plus d’infrastructures fluviales le long du Rio Grande, qui longe plus de la moitié de la frontière entre les deux pays. Selon les autorités du Texas, elles viendraient s’ajouter aux barrières flottantes et aux bordures sur les berges déjà été installées sur certaines parties du fleuve.
Ces mesures s’intègrent à la politique anti-immigration de Donald Trump alors qu’il a déjà alloué 46 millions de dollars à la construction de murs supplémentaires, voté cet été par le Congrès. Selon Kristi Noem, un demi-mile, soit 800 mètres, de murs est construit tous les jours le long de la frontière de 3 218 kilomètres. Ces derniers mois, le nombre de passages aux frontières et les détentions de migrant sans papiers ont chuté dans le retour de Donald Trump, avec 4 600 en juillet et 6 000 en juin, soit une chute de 92 % sur un an.