RICCARDO MILANI / Hans Lucas via AFP
Le chocolat doit être consommé avec modération chez les enfants, et c’est la faute de la pollution au cadmium (photo d’illustration en avril 2023 dans un supermarché)
ALIMENTATION – Les gourmands doivent faire attention. Le chocolat contient une quantité « non négligeable » de cadmium, métal lourd aux effets nocifs pour la santé, met en garde l’UFC-Que Choisir ce jeudi 21 août. L’association de défense des consommateurs préconise de « modérer sa consommation », en particulier chez les enfants.
Selon elle, déguster dans la même journée deux biscuits fourrés Bjorg, un bol de Chocapic et une tasse de chocolat chaud Poulain apporte à un enfant de 10 ans « près de la moitié de la dose maximale quotidienne de cadmium » à partir de laquelle un risque sanitaire est possible. Ce métal s’accumule dans l’organisme et expose à un risque accru de pathologies cardiovasculaires et de cancer.
Sa valeur toxicologique de référence (VTR) a été fixée à « 0,35 microgramme […] par kilogramme de poids corporel par jour » par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses). En clair, un enfant de 10 ans qui pèse une quarantaine de kilos ne peut consommer que 14 microgrammes de cadmium (soit 0,000014 gramme).
Début juin, des médecins libéraux avaient alerté sur la contamination massive des Français – principalement les enfants et les femmes – au cadmium via des engrais phosphatés utilisés en agriculture, qui se retrouvent notamment dans les céréales du petit déjeuner, le pain ou les pommes de terre. Les produits cacaotés mentionnés par l’UFC-Que Choisir respectent la teneur maximale réglementaire en cadmium.
Un risque de « dépasser la dose journalière tolérable » de cadmium
Mais ces résultats, obtenus après une analyse réalisée par un laboratoire indépendant en 2022, ne veulent pas dire que les consommateurs ne peuvent pas malgré tout « dépasser la dose journalière tolérable en consommant plusieurs produits contenant du cadmium dans une même journée », explique l’association à l’AFP, citant l’exemple d’un enfant qui aurait mangé du chocolat en poudre ainsi que des biscuits et des céréales au cacao.
Selon l’enquête, une portion de 50 grammes de biscuits Bjorg fourrés au chocolat noir représente 20 % de cette valeur toxicologique de référence chez un enfant, contre 8 % pour un adulte. Une part qui atteint 11 % chez l’enfant et 5 % chez l’adulte pour une portion de 46 grammes de Chocapic, ou encore 17 % et 7 % pour 13,5 grammes de chocolat en poudre Poulain grand arôme intense 70 % de cacao.
Des teneurs confirmées à l’association par Bjorg et par Carambar&Co, propriétaire de la marque Poulain, Nestlé ayant pour sa part indiqué à l’AFP ne pas ajouter de cadmium mais que celui-ci peut être « présent à l’état de traces dans certaines matières premières ». L’UFC-Que Choisir pointe en outre la présence encore plus forte du cadmium dans le chocolat bio et suggère de privilégier les tablettes bio « dont les fèves ne sont pas importées d’Amérique latine », car le cadmium est très présent naturellement dans certaines zones de production de cette région.
L’Anses indiquait début juin à l’AFP qu’elle devrait publier « en fin d’année » ses travaux en cours visant à évaluer l’exposition humaine au cadmium, afin de définir « des leviers d’action pour réduire l’imprégnation de la population française ».