Par

Julien Bouteiller

Publié le

25 août 2024 à 7h24
; mis à jour le 20 août 2025 à 11h24

À Rouen, quand on va « à Brisout« , c’est rarement bon signe puisque cela veut dire qu’on se rend à l’Hôtel de Police. On en oublie même qui était Brisout de Barneville, qui donne son nom au commissariat et à la rue. C’est notre question pas si bête de ce dimanche !

Qui était Brisout de Barneville ?

Né en 1749 à Rouen, Nicolas Denis François Brisout de Barneville est décrit comme « un habile industriel » dans le tome 5 de la Biographie universelle, ancienne et moderne datée de 1854. 

Il avait un penchant pour la mécanique, hérité de son père qui « avait inventé une machine à filer le coton ». « Sans avoir fait d’études spéciales, il perfectionna la machine inventée par son père pour filer un coton extra-fin », poursuit la biographie.

Mais c’est ensuite une carrière militaire qu’il embrasse, devenant d’abord secrétaire d’un inspecteur de troupes avant de devenir sous-lieutenant et d’embarquer direction l’Amérique, « comme aide de camp du baron Vioménil ». 

Il fit pendant un an les fonctions de secrétaire général de l’armée, se trouva au siège d’York, et à plusieurs combats, tant sur terre que sur mer.

Biographie universelle, ancienne et moderne

De retour en France en 1783, il s’est de nouveau attelé à sa machine pour filer le coton « et appliqua à la fabrication de mousselines superfines le coton qu’il avait filé ». 

L’ambition contrariée d’un industriel

Avec succès, son procédé est remarqué et continue de se perfectionner au point d’atteindre un « degré de finesse jusque-là inconnu dans toutes les parties du monde ».

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Après la Révolution, il est un temps emprisonné puis libéré, mais s’est retrouvé sans fortune. Il tente alors de remettre son invention à profit pour se refaire une santé financière, sans grand succès. 

Retour donc aux affaires militaires… En 1816, il est mis à la retraite « au bout de 42 ans de services effectifs, tant en Europe qu’en Amérique ».

« Il songea de nouveau à l’invention qui avait l’objet des méditations de toute sa vie » mais il n’en retrouva que des débris. Malgré sa proposition d’en créer une nouvelle (en échange d’une pension), il ne put faire aboutir son projet.  Il est mort à Paris à l’âge honorable de 93 ans. « Jusqu’à sa 91e année, il n’avait éprouvé aucune infirmité, et jusqu’à la fin, il conserva toute la force de son esprit. » Une vie bien remplie donc, mais avec goût d’inachevé…

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