Des investigations sont en cours pour comprendre l’origine de cette épidémie alors qu’une note des autorités sanitaires laisse craindre une accélération de la circulation du virus, notamment dans le 7e arrondissement.
Une augmentation de 356% par rapport à l’an dernier. Une note urgente de la direction générale de santé (DGS) alerte sur la forte augmentation de cas d’hépatite A dans le département du Rhône en 2025. Quelque 73 cas ont déjà été déclarés au 31 juillet, contre 16 à la même date en 2023 et 2024.
«L’augmentation du nombre de cas dans le Rhône est encore plus évidente depuis le début du mois de juillet 2025 avec 57 cas signalés», précise la note cosignée par l’Agence régionale de santé (ARS) Auvergne-Rhône-Alpes. Ces infections sont concentrées à Lyon, spécialement dans le 7e arrondissement de la ville, qui comprend les quartiers de la Guillotière et de Gerland.
«À ce stade, aucune hypothèse permettant d’expliquer la recrudescence n’a été identifiée. Les investigations sont en cours», indiquent les autorités sanitaires. Elles craignent une amplification de la circulation du virus ces prochaines semaines. Cette maladie doit être signalée obligatoirement à l’Agence régionale de santé Auvergne-Rhône-Alpes.
L’eau et les aliments souillés principaux vecteurs
«Le virus étant présent dans les matières fécales des personnes atteintes, la maladie se transmet par l’intermédiaire des mains ou d’aliments contaminés», rappelle la note de la DGS. Elle peut aussi se contracter via l’ingestion d’eau souillée. Pour l’heure, les personnes infectées sont majoritairement des adultes de moins de 65 ans. À ce stade, aucun cas d’enfant n’a été recensé. La maladie passe souvent inaperçue chez ces derniers.
«La majorité des cas se contamine habituellement lors de voyages à l’étranger dans les zones d’endémie, précisent les autorités sanitaires. Tout voyage dans ces zones doit s’accompagner des mesures d’information et de prévention nécessaires, dont la vaccination». La vaccination est par ailleurs systématiquement recommandée aux personnes vivant sous le même toit qu’un patient infecté. Les autorités identifient d’autres pratiques et publics à risque comme «les personnes en situation de précarité et ayant des difficultés d’accès à l’eau, les hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes, les rapports sexuels ano-buccaux, l’usage de drogues par voie intraveineuse».
L’hépatite A peut se manifester par la présence de fièvre, de douleurs abdominales, de nausées, d’une perte d’appétit, d’une fatigue intense et durable ainsi que d’une coloration jaune de la peau ou des yeux appelée ictère. «Dans la majorité des cas, l’hépatite aiguë A guérit spontanément sans séquelles, indiquent les autorités sanitaires. Les formes graves, plus rares, surviennent surtout chez les adultes, le risque de sévérité et de mortalité augmentant avec l’âge et en présence de comorbidités hépatiques.»