Par

Ivan CAPECCHI

Publié le

21 août 2025 à 12h10
; mis à jour le 21 août 2025 à 12h33

Dans le quartier gare à Strasbourg, des habitants dénoncent des problèmes d’hygiène et de nuisances liés à deux commerces de proximité. Ils pointent notamment le transport non réfrigéré de la viande, des risques sanitaires, ainsi qu’une rôtisserie sur l’espace public qui génère des odeurs persistantes dans les logements. S’ajoutent à ça des poubelles mal gérées, favorisant la prolifération de mouches et de guêpes. Globalement, ces pratiques contribueraient à l’invasion de nuisibles comme les souris et les cafards dans les copropriétés voisines*.

Une situation qui dure depuis plusieurs années

« Je suis dans le quartier depuis 2021 et j’ai toujours connu ces problèmes », déplore un habitant, qui dénonce un manque d’action de la part des autorités.

Contactée, la mairie nous a renvoyé vers la préfecture, arguant que « ce sont les services de l’État qui ont la compétence sur les questions d’activités de boucherie, conditions de transport, etc. ».

Jointe à son tour, la préfecture n’a pas donné suite.

L’attitude à adopter fait débat entre les habitants

Parmi les riverains interrogés, l’attitude à adopter avec ces commerces ne fait pas l’unanimité. Si l’habitant cité juste avant prône une réponse ferme face à ces dérives, d’autres préconisent le dialogue. « Je ne pense pas que c’est en exprimant constamment son mécontentement que ça fera avancer les choses, mieux vaut privilégier le dialogue », défend Marc*.

« Oui, il y a des problèmes mais le commerce fait globalement le nécessaire pour les régler », affirme de son côté Julie, une autre habitante, même si elle reconnaît qu’il a fallu aller jusqu’en justice pour régler un problème de cheminée qui avait été installée trop proche des habitations. « Cela fait 30 ans que j’habite le quartier. Je suis habituée à plein de choses. Le quartier se gentrifie. Je pense que les habitants [arrivés plus récemment ont globalement un seuil de tolérance moins élevé] », analyse-t-elle.

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Sur Google, des clients évoquent de la viande avariée

« C’est compliqué aussi pour eux [les commerçants, NDLR] », reprend Marc. « Ils essaient de faire tourner leur business. Par ailleurs, ils permettent à beaucoup de familles du quartier de se nourrir », souligne-t-il.

Dans l’un des deux commerces, le poulet entier était proposé à 4,99 € le kilo, un prix imbattable. Sur Google cependant, plusieurs clients disent avoir acheté de la viande avariée. « Le poulet avait une odeur terrible », commente l’un d’entre eux. Citant l’épisode des intoxications alimentaires à Saint-Quentin dans l’Aisne, qui avait coûté la vie à une fille de 11 ans en juin 2025, un habitant dit craindre la survenue d’un drame, à terme. 

Contactés, les commerces ciblés dans cet article n’ont pas donné suite.

*Ce point ne fait pas l’unanimité parmi les habitants interrogés, certains estimant que la problématique des nuisibles relève plus largement de Strasbourg et n’est pas forcément directement liée aux commerces incriminés.

**Les prénoms ont été modifiés.

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