Tous les ans, depuis 2021, Renan Le Roux a le nez dans le guidon en juillet. Le chauffeur routier installé à son compte depuis 2018, à Bon-Repos-sur-Blavet, est sur le Tour de France. Son job ? Transporter, installer puis retirer les barrières de sécurité qui se situent à 1 km avant l’arrivée et près du départ. Une mission qui a été confiée par le groupe Altrad a une entreprise de transport située à Tarbes et aux Transports Le Roux. « Il met neuf camions et moi je suis le dixième », décrit-il. La petite flotte se partage les étapes tout au long de la course pour assurer ce barrièrage. « On ne va pas à Paris parce qu’ils ont leurs propres barrières », renseigne-t-il.
2025, une année particulière dans la mesure où le « Tour » de Renan Le Roux a débuté le 30 juin pour finir le 2 août. « Le départ était à Lille mais, avant, il a fallu que j’aille chercher les barrières à Montpellier, poursuit-il. En août, j’ai assuré une étape du Tour féminin parce qu’il y avait besoin de beaucoup de barrières. Il y a eu une arrivée le vendredi et un départ le samedi matin depuis Chamberry. Au total, j’ai fait 8 000 km ».
La galère du Mont Ventoux
Au volant de son 44 tonnes, Renan Le Roux transporte 600 barrières. Il est accompagné par deux collègues qui en acheminent autant. À chaque étape, leur technique d’assemblage est bien rodée. Il n’y a pas de place à l’improvisation mais cette année, le Laniscatais a vécu une belle galère. « Le matin de l’arrivée au Mont Ventoux, l’organisation m’a demandé, suite à un oubli, de redescendre pour mettre des barrières 15 km plus bas. Le problème, c’est que j’ai été bloqué par des centaines de coureurs amateurs qui, eux, montaient. Impossible de passer, je n’ai jamais été autant insulté », raconte-t-il. Le transporteur est finalement repéré par un hélicoptère de la gendarmerie et escorté par deux motards. « Ils m’ont permis de faire quelques kilomètres, mais au bout de 2 h/2 h 30, on a bien vu que ce n’était pas suffisant. Il y avait tellement de monde. Une furie ! Si je restais sur la route, je risquais de croiser la caravane ». La décision a été prise de parquer le camion sur une petite aire de repos. Le chauffeur, invité par des campings caristes, a fini sa journée devant le petit écran pour l’arrivée au Mont Ventoux.
Renan Le Roux transporte 600 barrières lors du Tour de France. Des barrières qui ne servent qu’une seule fois. Le stock est renouvelé chaque année. (Le Télégramme/Thierry Le Corre)Une parenthèse
Le Tour, une parenthèse dans la vie professionnelle du chauffeur routier. « Ça change complètement. On va dans des endroits où les poids lourds ne vont pas habituellement ; je pense à certaines étapes de montagne. Et puis, cette course, c’est tout une ambiance », sourit-il. Pas de doute, il sera au départ du Tour 2026.