Batman a l’œil sur tout. Aussi bien sur Gotham City, la ville (fictive) où il traque voyous et malfrats à longueur de pages de bande dessinée et de films, que sur… la Bretagne. Ici, pas de lutte contre le crime au programme pour l’homme chauve-souris, mais la défense de ses intérêts face aux projets d’une jeune entreprise de technologie rennaise, qui ne s’y attendait pas vraiment.

Comme l’ont récemment raconté nos confrères du média en ligne L’Informé, Batcapt a vu le jour courant 2024 à Rennes. Aux manettes : Vincent Recipon, ancien ingénieur du groupe d’électronique Lacroix, et son acolyte Romain Berrada. Le premier « travaille à plein temps sur le projet depuis une petite année », nous indique-t-il, et le second depuis mai dernier. Ensemble, ils se sont lancés dans le développement d’un objet connecté permettant de diagnostiquer l’état des batteries des véhicules électriques, de vérifier leur niveau de sécurité et de prévenir leur dégradation lorsqu’elles sont stockées dans des entrepôts ou chez des garagistes.

Marque ultralucrative

Pour pouvoir avancer, Batcapt dépose son nom de marque auprès de l’Institut national de la propriété industrielle (Inpi) en août 2024 (l’entreprise a été formellement créée en juin 2025). Et c’est là que les ennuis commencent avec l’américain DC Comics. À l’automne 2024, la puissante maison d’édition de Batman dépose un recours auprès de l’Inpi contre Batcapt, estimant que ce nom se rapproche un peu trop de Batman, marque ultralucrative dont elle détient les droits.

La filiale du groupe Warner Bros « tique » aussi sur un autre point. « Dans notre dossier, nous avions été assez larges sur les sujets pouvant être couverts par Batcapt, explique Vincent Recipon. Nous avions notamment évoqué la formation, ce qui, à l’Inpi, inclut la production audiovisuelle. Et ça, ça les gênait. » Autre grief : le logo utilisé du projet Batcapt, « inspiré des superhéros ».

« Tout est réglé »

Après discussions, Batcapt et DC Comics arrivent à s’entendre. Le logo, par exemple, est changé sur l’ensemble des supports de l’entreprise bretonne. Le recours à l’Inpi par DC Comics est donc déclaré irrecevable en janvier 2025. « Tout est donc réglé désormais », se félicite Vincent Recipon. Batcapt peut ainsi se consacrer à 100 % à son objectif : développer son outil connecté, pensé pour fournir des informations encore peu accessibles mais nécessaires pour stocker et transporter des batteries.

En phase de test, le produit doit faire l’objet d’une expérimentation, en septembre, avec un constructeur automobile non identifié. D’autres discussions sont en cours. « Nous pensons pouvoir produire des petites séries en 2026 puis des plus grandes en 2027 », annonce Vincent Recipon. Une levée de fonds devrait accompagner le développement de la petite entreprise. Si Batman le veut bien.