Les négociations entre Bruxelles et Washington aboutissent à un compromis commercial asymétrique. Le secteur viticole européen, pourtant stratégique, demeure soumis à des taxes à l’importation sur le marché américain.
L’Union européenne et les États-Unis ont officialisé jeudi les termes d’un accord commercial prévoyant l’application d’un droit de douane de 15 % sur les véhicules et produits pharmaceutiques européens à leur entrée sur le territoire américain. En revanche, les vins et spiritueux — dont les exportateurs français et italiens réclamaient l’exemption — resteront soumis à cette taxation, une décision qualifiée de décevante par les professionnels du secteur.
Le commissaire européen au Commerce a reconnu que les discussions n’avaient pas permis d’inclure les vins dans la liste des exemptions, tout en laissant entendre que des pourparlers pourraient reprendre ultérieurement. Il a toutefois tempéré tout optimisme excessif, soulignant la complexité des négociations et refusant de formuler des engagements prématurés.
Pour la filière viticole, notamment bordelaise, cette annonce constitue un revers significatif. Les États-Unis représentent le premier marché à l’exportation pour de nombreux producteurs, qui redoutent une erosion de leur compétitivité. Si la taxation retenue s’avère moins élevée que certaines menaces brandies antérieurement — allant jusqu’à 200 % —, elle n’en demeure pas moins un frein supplémentaire aux échanges.
Cet accord, conclu fin juillet après des mois de tractations intenses, s’inscrit dans un contexte géopolitique tendu, où les questions commerciales croisent les enjeux de sécurité internationale. Outre les dispositions tarifaires, l’UE s’est engagée à réaliser d’importants achats d’énergie et des investissements supplémentaires aux États-Unis, pour un montant total de 1 350 milliards de dollars.
La présidente de la Commission européenne a salué un cadre offrant une « prévisibilité » pour les opérateurs économiques, malgré les critiques émises par certains États membres et acteurs industriels. L’exécutif européen justifie cet accord en le présentant comme le meilleur compromis possible face aux pressions commerciales américaines.