La nouvelle politique commerciale de Washington commence à produire ses premiers effets concrets et ce n’est pas sans conséquence pour les consommateurs américains. Moins d’un mois après la signature d’un décret imposant de nouveaux droits de douane massifs, plusieurs géants internationaux et américains annoncent des hausses de prix pour compenser le surcoût. Après Sony, c’est au tour de PepsiCo et d’autres entreprises de se préparer à une nouvelle réalité économique.
Le japonais Sony a ouvert le bal en annonçant une augmentation de 50 dollars du prix de ses consoles PlayStation 5 (PS5) aux États-Unis. Un ajustement qui porte le prix de la PS5 à 550 dollars (472 euros) et celui de la PS5 Pro à 750 dollars (643 euros). Si la compagnie évoque « un environnement économique difficile », la raison est claire : les nouveaux droits de douane imposés par l’administration Trump. Pour Sony, le poids financier de cette mesure protectionniste est estimé à environ 100 milliards de yens (581 millions d’euros) sur un an, une somme colossale qui se répercutera directement sur les consommateurs.
Une hausse des prix du jeu vidéo à l’agroalimentaire
L’onde de choc ne se limite pas à l’électronique. Le secteur de l’agroalimentaire, et plus particulièrement les boissons, est également en première ligne. Selon le média spécialisé Beverage Digest, le géant américain PepsiCo envisage une augmentation d’environ 10 % sur ses sodas. La raison principale ? Le prix de l’aluminium, un matériau crucial pour la fabrication des canettes, est directement frappé par les nouvelles taxes douanières. Une situation qui pourrait également concerner Monster Beverages, le fabricant de boissons énergisantes, dont le PDG a déjà évoqué la possibilité d’augmenter le prix de ses produits aux États-Unis et à l’international.
La logique est simple : face à une augmentation des coûts d’importation, les entreprises ont deux options. Soit elles absorbent les frais, au risque de voir leurs marges s’effondrer, soit elles répercutent ces coûts sur le prix de vente final. Pour la plupart des multinationales, la seconde option est la plus viable pour maintenir leur rentabilité.
Un protectionnisme aux conséquences multiples
Le décret signé par le président américain, Donald Trump, qui instaure des droits de douane allant de 10 % à 50 % sur les importations provenant des 90 principaux partenaires commerciaux des États-Unis, est une arme à double tranchant. Si l’objectif affiché est de protéger l’industrie nationale et de rééquilibrer la balance commerciale, les conséquences pour le consommateur américain sont immédiates.
Non seulement les prix des produits étrangers importés sont en hausse, mais le coût des matières premières essentielles à la production sur le sol américain subit également une inflation. Le cas de PepsiCo en est une illustration parfaite : l’aluminium, même s’il peut être produit localement, voit son prix gonfler en raison de la pression générale sur les chaînes d’approvisionnement avec les taxes sur les importations.
Des entreprises américaines, comme le groupe de cosmétiques Estée Lauder, sont aussi touchées. L’entreprise a récemment estimé à près de 100 millions de dollars la facture de ces nouvelles taxes pour l’exercice 2026. Des chiffres qui confirment que la stratégie de l’administration Trump ne faisant pas de distinction entre entreprises étrangères et nationales, le consommateur américain est finalement celui qui en paye la note.