Avertissement : l’information présente dans ce guide ne constitue pas un conseil en investissement. Faites toujours vos propres recherches avant d’investir, et ne mettez pas en jeu une somme d’argent que vous ne pouvez pas vous permettre de perdre.
D’après les données de Lookonchain, des portefeuilles associés au gouvernement américain ont récemment reçu près de 332 000 dollars d’Ethereum (ETH) depuis la plateforme Coinbase. Ce mouvement porte la valeur totale des avoirs fédéraux en ETH à plus de 281 millions de dollars, au sein d’un portefeuille crypto global estimé à 23,4 milliards.
Un stock numérique dominé par le Bitcoin
Sans surprise, la réserve reste d’abord façonnée par le bitcoin, qui pèse à lui seul autour de 22,5 milliards. Mais Ethereum prend de l’ampleur, aux côtés de stablecoins comme USDT, USDC, ou encore de BNB.
Il ne s’agit pas d’achats volontaires du Trésor américain. Ces actifs proviennent en réalité de saisies judiciaires, issues d’enquêtes visant des acteurs liés à des activités illégales.
Washington se retrouve donc dépositaire de ces cryptos, en attendant ventes aux enchères ou décisions de justice. Dans certains cas, les autorités choisissent aussi de conserver une part des fonds, intégrés depuis mars à une réserve stratégique de crypto-actifs.
Bitcoin, Ethereum au rang d’actifs stratégiques
L’annonce de ce printemps avait déjà marqué un tournant : pour la première fois, le gouvernement américain rangeait Bitcoin et Ethereum dans la même catégorie que l’or ou le pétrole, considérés comme actifs stratégiques.
Ethereum, on le sait, n’est pas qu’un jeton spéculatif. Il sert de socle à tout un écosystème : contrats intelligents, applications décentralisées, finance automatisée.
En conservant une quantité significative d’ETH, Washington se retrouve, un peu malgré lui, exposé à cette infrastructure. Il n’en est pas un acteur direct, mais figure désormais parmi les grands détenteurs de ce qui constitue la colonne vertébrale de la DeFi.
Une dynamique de marché favorable
Au passage, l’évolution du cours ne joue pas contre cette exposition. Selon CoinGecko, Ethereum a gagné 1,8 % en 24 heures, repassant au-dessus des 4 000 dollars après une brève incursion sous ce seuil. Sur un mois, la progression dépasse 17 %. Sa capitalisation s’établit désormais à plus de 480 milliards, confirmant sa place de deuxième blockchain mondiale.
La présence d’Ethereum dans les coffres de l’État américain a aussi un effet psychologique. Même si ces fonds viennent de saisies, leur conservation par Washington participe à légitimer l’actif aux yeux d’investisseurs encore hésitants.
Les États face aux crypto-actifs
Ce cas illustre une tendance plus large : qu’ils le veuillent ou non, les États deviennent des acteurs de la crypto-économie. Par la régulation ou les saisies, ils accumulent des volumes non négligeables de cryptos et doivent décider de leur gestion.
Pour Washington, la constitution d’une réserve stratégique marque surtout un constat pragmatique : les crypto-actifs, qu’on le veuille ou non, font désormais partie du décor financier mondial.
Ethereum profite directement de ce glissement. Sa valeur ne tient pas seulement à la spéculation mais à son rôle d’infrastructur. Il s’agit d’un socle sur lequel reposent contrats intelligents, finance décentralisée et applications diverses.
Le fait qu’il apparaisse désormais dans les bilans étatiques, même par ricochet, contribue à le rendre plus visible et plus crédible auprès d’investisseurs traditionnels.
La question est de savoir si cette exposition restera purement subie ou si elle débouchera un jour sur une véritable stratégie. Certains observateurs y voient une possibilité : dans un contexte de rivalité monétaire accrue, les États pourraient finir par s’appuyer sur ces réserves de crypto comme sur un outil de souveraineté financière.
Un scénario encore hypothétique, mais qui gagne du terrain dans les cercles d’analystes. Si tel est le cas, Ethereum pourrait bien s’imposer, aux côtés du Bitcoin, comme un actif technologique incontournable.