Les silhouettes descendent l’escalier, rampantes, hésitantes, inquiètes. Invisibles sous les monceaux de vêtements et tissus de toutes sortes. La ludo-médiathèque de Cenon est emplie d’une soixantaine de personnes, venues pour le duo ou pour emprunter un livre et qui découvrent les deux jeunes femmes, au visage bientôt apparent. L’une semble mener la danse, l’autre être aux aguets, cherchant les codes d’ici. Des chuchotements, des ébauches de rapprochement, des défis, de la bienveillance aussi : au milieu des livres et des jeux, l’accueil de l’autre se joue.
Des inconnues vont se découvrir.
Y. D.
« Bonjour belle étrangère » : en français ou en anglais, le spectacle de la compagnie girondine Lalla déroute à dessein, interroge le rapport de chacun à celui ou celle qui arrive, cabossé ou pas d’ailleurs. Jessica Yactine emmène une spectatrice dans un pas de deux. Kristen Rulifson explore les lieux, les yeux. La première a dansé ici pour Auguste Bienvenue, a monté sa structure. La seconde alterne entre la Californie et Berlin, ville où elles se sont rencontrées.
Improvisation
Pareilles et différentes, comme les personnages de ce duo d’une petite heure, qui vite fascine par force et délicatesse mêlées. Corps à corps de chahut, danse de couple classique : les deux artistes dessinent ce qui peut se jouer quand on rencontre l’inconnu(e). Dans ces locaux à la marge de manœuvre réduite où la représentation s’est réfugiée en ce jour d’orage, elles improvisent autant qu’elles déclinent leur trame fragile.
Les nuages sont aussi bienveillants. Yactine et Rulifson emmènent le public dehors pour une synergie trouvée. Puis celle d’ici et celle d’ailleurs devenue d’ici remontent l’escalier. Un drapeau palestinien sur la rambarde, seule pesanteur formelle dans ce spectacle, tout en suggestions mais évidente solidarité. Et symbole de ce fil ténu de la confiance en l’autre et du droit de chacun à vivre décemment, qui tient ce spectacle en bel équilibre. Les applaudissements durent, longtemps, saluant la prouesse de l’improvisation géographique, la force du propos.
Un spectacle improvisé en fonction du lieu, ici en intérieur et extérieur.
Y. D.
Encore une semaine d’Été sur la rive droite
De la trentaine de représentations gratuites proposées depuis mi-juillet sur les 10 villes de la Métropole sur la rive droite de la Garonne, il en reste huit à l’agenda :
– Vendredi 22 août (19 heures) à Saint-Louis-de Montferrand, espace des Parenthèses : « Cruda » (cirque) du Collectif à sens unique.
– Vendredi 22 août (10 h 30) à Carbon-Blanc, pôle culturel Favols et samedi 23 août (10 h 30) à Bassens, médiathèque : « Kou Kou ! » (théâtre) de la compagnie Emilbus.
– Lundi 25 août (19 heures) à Lormont, parvis Saint-Esprit : « Chantier interdit au public » (théâtre de rue) de la Hop hop compagnie.
– Lundi 25 août (20 heures) à Artigues, parc du château Bétailhe : Walid Ben Selim duo (harpe et chant).
– Mercredi 27 août (19 heures) à Bassens, terrasses du Bousquet : « Shopping cart » (arts de la rue) du cirque Lambda.
– Mercredi 27 août (18 h 30) à Artigues, parc du château Feydeau : « Éloge du déménagement » (danse et arts de la rue) de l’Adequate compagnie
– Jeudi 28 août (20 h 30) à Ambarès, cour de l’école Rosa-Bonheur : « So slow » (danse participative, réservation obligatoire sur etemetropolitain.bordeaux-metropole.fr)