Malaise à Sepang… La Formule 1 s’y est rendue de 1999 à 2017 pour 19 éditions, sur l’un des tracés disparus du calendrier, parmi les plus demandés par les fans. Elle n’est pas près de revenir au circuit de Sepang. Son patron, Azhan Shafriman Hanif, rappelait dans une conférence de presse le 17 août les contraintes économiques, sans fermer complètement la porte à un retour de la catégorie reine du sport automobile.

« Nous avons laissé partir la Formule 1 et il serait désormais très compliqué de la voir revenir. Il y a une liste d’attente pour revenir, et bien sûr, les coûts sont exorbitants. [Liberty Media] nous demande 300 millions de ringgits [60 millions d’euros, Ndlr.], pour chaque édition, sans compter les près de 21 millions [4,2 millions d’euros, Ndlr.] de coûts d’installation », dévoile le patron du circuit de Sepang.

« Beaucoup de pays font la queue, donc ça ne sera pas facile, mais si nous sommes sérieux alors nous pourront peut-être entamer la conversation, hypothétise Azhan Shafriman Hanif dans des propos rapportés par le New Straits Times. Il n’y a pas que le circuit qui veut le retour de la F1. Des actionnaires du secteur public comme du secteur privé le veulent aussi. Si on regarde la façon dont Singapour l’accueille : ils ont tout le monde sur le coup pour en faire un succès, des ministères aux secteurs hôteliers. »

« Notre priorité est de conserver le MotoGP »

Un optimisme vite rattrapé par un communiqué de presse du circuit trois jours plus tard, rappelant la priorité de l’organisation : le MotoGP. Avec un record d’affluence de 184 923 spectateurs l’année dernière, le championnat s’attend à dépasser la barre des 200 000 visiteurs à Sepang, du 24 au 26 octobre prochain.

« Le SIC souhaite clarifier les remarques récentes de son PDG, qui concernaient le renouvèlement du contrat du Grand Prix MotoGP de Malaisie au-delà de 2026, et non la Formule 1. Si elle a occupé une place significative de notre histoire, le projet de son retour se trouve être complexe et coûteux. Notre priorité est de conserver le MotoGP, qui continue de plaire aux fans malaisiens et reste plus accessible à la fois du point de vue des spectateurs et de l’organisation. »

« Le SIC se consacre entièrement à travailler avec le gouvernement et le ministère des sports ainsi qu’avec Dorna Sports et les autres actionnaires majeurs pour assurer la conservation du MotoGP en Malaisie, au bénéfice des fans, des partenaires de la nation », concluait le communiqué de presse. Une déclaration qui sonne le glas des derniers espoirs d’un retour de la Malaisie au calendrier de la Formule 1.

« Un engagement d’environ 1,5 milliard »

Le récent rachat de la Dorna, détentrice des droits commerciaux du MotoGP, par Liberty Media, détentrice de ceux de la Formule 1, avait pourtant fait émerger le projet de week-ends communs aux deux disciplines, comme à Austin, Silverstone ou Barcelone, ajoutant au circuit de Sepang un argument supplémentaire à sa candidature de retour. Si l’annonce du retrait d’intérêt du circuit, en tout cas pour les prochaines années, ne suffisait pas, le gouvernement malaisien s’est lui aussi prononcé à l’encontre d’un retour de la Formule 1.

La Malaisie devrait « s’engager à signer un contrat d’une durée de trois à cinq ans avec Liberty Media, ce qui représente un engagement d’environ 1,5 milliard de ringgits [300 millions d’euros, Ndlr.] sur cette période. Il faut ajouter à ces droits environ dix millions de ringgits [2 millions d’euros, Ndlr.] par an, simplement pour maintenir le circuit aux normes internationales du haut niveau », listait ce jeudi devant le Parlement la ministre des sports malaisienne, Hannah Yeoh, dans des propos rapportés par l’AFP, relayant l’organisation de l’épreuve à une entreprise privée prête à en assumer l’entièreté des coûts. Actuel sponsor titre et de Mercedes en Formule 1, Petronas, société pétrolière basée à Kuala Lumpur, entreprise publique détenue par le gouvernement malaisien, est d’ailleurs le sponsor titre du Grand Prix de MotoGP, signe de l’implication du gouvernement dans l’organisation de l’épreuve.

Les chances d’un nouveau Grand Prix en Asie au calendrier, après ceux à Shanghaï (Chine), Suzuka (Japon) et Singapour, se trouveraient plutôt du côté de Bangkok, où le gouvernement thaïlandais a déposé en juin dernier une offre d’1,2 milliard de dollars pour l’organisation d’une épreuve dans les rues de sa capitale à partir de 2028.

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