La France a suffoqué, mais à quel point? Alors que la canicule a pris fin en début de semaine dans l’Hexagone, l’heure est au bilan du côté de Météo-France.
Un « épisode de chaleur exceptionnel » comparé à celui d’août 2003 qui reste une canicule historique dans le pays.
Et pour cause, la canicule de 2003 et ses records de chaleur en série avaient causé la mort de plus de 15.000 personnes.
Dans son dernier bulletin publié mercredi 20 août, Météo-France revient sur la durée de la vague de chaleur. C’est la deuxième de l’été et la 51e enregistrée depuis 1947.
Selon les données relevées cette canicule « a débuté le 8 août sur le sud du pays » et s’est achevée le 18 août. Elle aura duré pas moins de 11 jours et ce chiffre en fait « la seconde plus longue » pour un moins d’août, derrière la canicule meurtrière de 2003 « qui avait duré seize jours ».
Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le sud de la France, et en particulier la région Paca, n’ont pas été épargnés.
Nice détient le record des nuits tropicales
Il a fait chaud, surtout la nuit en France et plus particulièrement dans les Alpes-Maritimes. Pour rappel une nuit est qualifiée de « tropicale » lorsque la température ne redescend pas en-dessous des 20 degrés une fois le soleil couché.
Le sommeil était également compliqué à trouver à Toulouse (Haute-Garonne), ou encore à Istres (Bouches-du-Rhône) avec 10 nuits tropicales enregistrées.
Le département du Var a lui aussi été concerné pas cette chaleur nocturne avec 9 nuits tropicales à Fréjus pendant le mois d’août.
Toujours selon les données de Météo France, les nuits les plus chaudes ont été les nuits du 12 au 13 août et du 15 au 16 août, avec des valeurs inédites relevées comme à Bergerac (Dordogne) avec 23,6 °C le 13 ou 27,8 °C à Narbonne (Aude) le 16.
Le seuil des 40 °C souvent dépassé dans le sud
Les températures maximales sur le sud du pays ont souvent dépassé le seuil des 40 °C, parfois deux jours consécutifs comme à Toulouse (Haute-Garonne), à Argentat (Corrèze), Agen (Lot-et-Garonne), Montauban (Tarn-et-Garonne), voire même deux fois deux consécutifs comme à Carcassonne (Aude).
Au total, le seuil des 40 °C a été atteint ou dépassé à 32 reprises en août 2025 dans 20 stations. Petite précision à titre de comparaison, avant 1980, « les occurrences de dépassement du seuil 40 °C sur ce même réseau sont extrêmement rares, seulement cinq occurrences ont été mesurées entre 1951 et 1980. »
La récente vague de chaleur est une des « plus intenses » observées par Météo-France. Un constat partagé sur X par le météorologue Guillaume Séchet, qui a publié une carte qui recense les températures extrêmes atteintes de la Nouvelle-Aquitaine à la région Paca.
Si tout le Sud a été concerné, le Sud-Ouest a été particulièrement touché, avec des niveaux de chaleur « comparables à ceux survenus lors de la canicule historique », pointe Météo-France. En témoignent les très nombreux records de températures battus, mais aussi « les températures maximales […] d’un à deux degrés plus élevées qu’en 2003 », notamment à Bordeaux (41,6 °C cette année contre 40,7 °C en 2003), Toulouse (41,5 °C contre 40,7 °C) ou Nîmes (41,8 °C contre 40,5 °C).
La carte des records de températures en France. Capture d’écran Météo France .
Un net contraste entre le Nord et le Sud
Dans le nord du pays en revanche, les températures maximales ont quelquefois été « très inférieures » à celles de la canicule historique : on peut citer les 35,2 °C à Paris (contre un pic à 39,5 °C en 2003), les 30,6 °C à Caen (contre 38,9 °C) ou les 35,4 °C à Strasbourg (contre 38,5 °C). C’est aussi ce contraste Nord/Sud qui marque une différence nette avec la vague de chaleur du début des années 2000, où c’est l’Hexagone tout entier qui avait vu le thermomètre s’affoler.
Cette fois-ci, les Bretons, les Nordistes ou les Normands ont été mieux lotis que les Toulousains ou les Aquitains. Résultat : la canicule d’août 2003 distance largement celle de 2025 sur les dépassements du seuil des 40 °C. Ce mois-ci, on dénombre 32 occurrences pour 20 stations, contre 87 occurrences en août 2003 dans près de 30 stations.
Si la comparaison avec la canicule historique ne tient pas, l’été 2025 reste le 2e été avec le plus de « jours en vague de chaleur » (27 jours), derrière l’été 2022 (33 jours)… mais devant l’été 2003 (24 jours). Globalement, les épisodes caniculaires sont de plus en plus nombreux avec 34 vagues après 2000 contre 17 seulement avant le nouveau millénaire, note le prévisionniste. Une hausse inquiétante et « emblématique des conséquences du changement climatique en France », conclut Météo-France.