Après l’accord de principe entre Bruxelles et Washington annoncé fin juillet par Donald Trump et Ursula von der Leyen, l’Union européenne et les États-Unis viennent de publier une déclaration commune qui vient confirmer ou trancher certains points sur les droits de douane. Voitures, avions, législation européenne sur le Numérique : voici ce qu’il faut en retenir pour le secteur de la tech.

Après l’accord verbal du 27 juillet dernier entre Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, et Donald Trump, le président américain, Bruxelles et Washington viennent de publier, ce jeudi 21 août, une déclaration commune de quatre pages. Ce texte vient préciser plusieurs droits de douane sur lesquels un certain flou persistait, après des différences d’interprétations entre les deux administrations.

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La déclaration commune confirme que les droits de douane sur les automobiles, les pièces automobiles et les semi-conducteurs provenant du Vieux continent passeront de 27,5 % à 15 % rétroactivement à compter du 1ᵉʳ août, mais à une condition, a précisé le commissaire européen au Commerce, Maros Sefcovic, lors d’une conférence de presse. Ce taux réduit s’appliquera seulement lorsque Bruxelles aura bien éliminé « les droits de douane sur tous les produits industriels américains », détaille le texte. Une proposition de loi en ce sens devrait être présentée d’ici la fin du mois.

Achats d’équipements militaires américains, d’énergie américaine, investissements aux États-Unis…

Les États-Unis, quant à eux, s’engagent bien à ne pas appliquer de droits de douane sur les importations d’avions et sur les pièces détachées provenant de l’Union européenne. De son côté, Bruxelles a bien confirmé son attention d’acheter près de 750 milliards de dollars d’énergie américaine d’ici 2028. Elle achètera également pour au moins 40 milliards de dollars de semi-conducteurs américains. « Les entreprises européennes devraient investir 600 milliards de dollars supplémentaires dans des secteurs stratégiques aux États-Unis d’ici 2028 », écrivent les auteurs de la déclaration commune.

À noter que Bruxelles « prévoit d’augmenter considérablement ses achats d’équipements militaires et de défense auprès des États-Unis, avec le soutien et l’aide du gouvernement américain ». Aucune dérogation à la réglementation européenne sur le numérique n’a été concédée : à ce sujet, le commissaire européen au Commerce, Maros Sefcovic, a rappelé pendant la conférence de presse que le secteur numérique avait été exclu des négociations commerciales. Mais la déclaration commune fait référence à d’autres législations.

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L’exécutif européen évoque ainsi des « flexibilités supplémentaires » qui pourraient être accordées aux entreprises américaines, dans la mise en œuvre de la taxe carbone aux frontières. Sont aussi mentionnées les obligations de reporting en matière de durabilité (CSRD) ou les règles de surveillance de la chaîne d’approvisionnement (CSDDD) de l’UE qui ne devront pas « imposer de restrictions excessives au commerce transatlantique ». Grand perdant de l’accord : le secteur du vin et des spiritueux, qui n’a pour l’instant pas pu obtenir d’exemption, pourtant vivement réclamée par Paris et Rome. Fin juillet, le caractère déséquilibré de cet accord, en faveur des États-Unis, avait été vivement critiqué par plusieurs dirigeants européens. Mais ce jour, Maros Sefcovic, en charge du Commerce à Bruxelles, l’a martelé : « Il s’agit d’un accord stratégique important, que nous soutenons pleinement ».

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Source :

Déclaration commune de Bruxelles et de Washington sur les droits de douane du jeudi 21 août 2025