Le commissaire européen Maros Sefcovic a annoncé ce jeudi lors d’une conférence de presse que les vins européens seront taxés à hauteur de 15% aux États-Unis, après que l’Union européenne a échoué à négocier avec les Américains une exemption pour la filière viticole.
Les États-Unis et l’Union européenne ont acté l’accord commercial conclu le 27 juillet dernier en Écosse entre Donald Trump et Ursula von der Leyen. Cette exemption aux droits de douane de 15% pour les vins et spiritueux était vivement réclamée en particulier en France et en Italie.
Cédric Gravier, le président de l’AOC des Vins de Bandol, fait part de son inquiétude concernant l’avenir de la filière: « C’est une complication supplémentaire qui vient s’ajouter à la liste. Déjà que la viticulture et la vente de vin traversent une crise sans précédent, cette taxe n’arrange pas les choses. »
Le président des Vins de Bandol rebondit sur les obstacles déjà existants: « Le secteur connaît des difficultés générales comme le changement climatique qui impose beaucoup plus de travail sur la culture, la lutte contre l’alcool, la crise sociétale…. Si à la rigueur il n’y avait que cette taxe… Mais là, au vu du contexte, ça fait beaucoup. «
Une culture « qui se perd »
Toutefois, Cédric Gravier avait « peu d’espoir » concernant l’exemption tant espérée par la France: « Personnellement, je m’y attendais. Ça ne m’étonne pas. Ça fait un moment qu’on parle de cette taxe de 15% et je ne voyais pas comment on aurait pu y échapper. Au regard des échanges qu’a eus l’Europe avec Donald Trump, c’était prévisible. Et c’est vraiment dommage. Ce qui me blesse profondément c’est qu’on perd la culture du vin en France et en Europe alors qu’elle a été enviée dans le monde entier. À force, elle disparaîtra un jour. «