Alors que le gouvernement israélien accélère l’occupation totale de la bande de Gaza, rappelant 60 000 réservistes et appelant civils et ONG à évacuer le nord du territoire, 21 pays ont condamné le plan majeur de colonisation en Cisjordanie approuvée mercredi 20 août par Israël.

Ce plan est « inacceptable » et représente « une violation de la loi internationale », fustigent ainsi ces pays, dont la France, le Royaume-Uni, le Canada, l’Espagne et l’Italie. « Nous condamnons cette décision et demandons avec la plus grande fermeté qu’elle soit immédiatement annulée », ont ajouté les ministres des Affaires étrangères de ces pays.

Des paroles en l’air ?

Alors que les appels à la reconnaissance d’un État Palestinien se multiplient, ce projet de construction de 3 400 logements en Cisjordanie occupée devrait couper le territoire en deux. Les mesures prises par le gouvernement israélien « compromettent notre volonté commune d’assurer la sécurité et la prospérité au Moyen-Orient », dénoncent les chefs de la diplomatie de ces 21 pays. Ils appellent le gouvernement israélien à « mettre fin à la construction de colonies » et à « lever les restrictions financières imposées à l’Autorité palestinienne ».

L’homme d’extrême droite se définissant comme suprémaciste juif, le colon Bezalel Smotrich, est à l’origine de la réactivation de ce plan, baptisé E1. Le ministre des finances de Benyamin Netanyahou ne cache pas qu’il ne s’agit rien de moins qu’une réponse israélienne à la volonté déclarée de pays de plus en nombreux, dont la France, de reconnaître un État de Palestine : « Quiconque, dans le monde, tente aujourd’hui de reconnaître un État palestinien recevra notre réponse sur le terrain. Non pas par des documents, des décisions ou des déclarations, mais par des faits. Des faits concernant les maisons, des faits concernant les quartiers. »

Reste à savoir si cette prise de parole aura un impact sur la politique d’Israël. Jusqu’à maintenant, condamnations, menaces et réprimandes n’ont jamais fait dévier Benyamin Netanyahou et son gouvernement de leur plan génocidaire et colonial.

Dans le même temps, 27 pays, dont la France, le Royaume-Uni et l’Allemagne, ont appelé Israël à autoriser « un accès immédiat et indépendant aux médias étrangers » à Gaza et à y protéger les journalistes, dans un communiqué commun. « Les journalistes et les professionnels des médias jouent un rôle essentiel pour mettre en lumière la réalité dévastatrice de la guerre », ont déclaré ces pays, membres d’une Coalition pour la liberté des médias.

Plus de 200 journalistes palestiniens ont péri depuis le 7 octobre 2023, en faisant le théâtre de guerre le plus meurtrier pour les travailleurs des médias. Le 10 août encore, l’armée israélienne ciblait et assassinait six reporters. Petit à petit, Tel-Aviv coupe les derniers relais d’informations dans une bande de Gaza ravagée par un génocide.

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