Dans le paddock de Tchéquie, Jorge Martín faisait son grand retour à la compétition, juste avant le début de la trêve estivale. Septième en Grand Prix, le champion en titre n’a pas réussi à réitérer sa belle performance en Autriche, puisqu’il n’a pas rallié l’arrivée malgré un bon départ. « Je sais déjà que je dois être plus patient, c’est tout, a-t-il résumé aux médias présents en Hongrie, dont AUTOhebdo. Bien sûr, je travaille avec mon équipe, mais les chutes sont aussi importantes pour comprendre la limite de la moto. Ça fait partie du processus. »
« Je pense que j’ai retrouvé de la confiance. Il me manque un peu de compréhension de la moto à l’avant. Dimanche, c’était complètement différent, très difficile d’arrêter la moto en ligne droite, a détaillé l’Ibère. Je ne pouvais pas freiner, je ne pouvais pas dépasser. Mais je pense que tout commence parce que je voulais trop en faire. Plus que ce que je devais. J’ai commencé la course de dimanche avec trop d’enthousiasme. La moto a surchauffé, les autres me doublaient, ça a été un gros problème. »
Au-delà de toute considération technique, l’idée de revenir à la compétition au même niveau de compétitivité que celui qu’il affichait l’an passé apparaît comme un désir vain pour le pilote Aprilia. « Le deuxième problème, c’est que quand tu es 14e, et que tu sors de quatre années à gagner des courses et faire des podiums… c’est difficile de se dire : “Ok, je vais juste finir la course et prendre de l’expérience”, consent-il ouvertement. À ce moment-là je me suis dit : “Pas question, je vais aller chercher ceux de devant.” Et c’est là que je suis tombé. »
Éloge de la raison pour Jorge Martín
Se forçant à adopter une mentalité moins dominatrice, moins compétitrice d’une certaine manière, mais davantage tournée vers une projection à moyen, voire long terme, celui qui a subi des accidents loin d’être anodins cette saison ne cesse de tenter de se raisonner. « Maintenant je pense qu’il est temps de comprendre ça aussi, et de me dire : “Jorge, tu es dans ta 2e ou 3e course avec Aprilia, tu cours contre les meilleurs du monde qui ont déjà toute la saison derrière eux, et il faut que tu prennes ton temps.” Je dois me concentrer sur moi-même, pas sur être 14e, 5e ou 6e. Je me fiche du résultat. Je veux me concentrer, de façon réaliste, sur ce dont j’ai besoin pour être rapide. Parce que c’est ça qui me préparera pour la saison prochaine, pour essayer de gagner. »
Dès le week-end dernier, cette impatience s’est caractérisée dès la première séance d’essais du côté de Spielberg. « Je roulais comme si j’étais sur la Ducati… mais je n’ai pas une Ducati, s’est-il rappelé avec une once de résignation. Je dois comprendre les points forts et les points faibles de l’Aprilia, et en tirer profit. Ici, j’arrive sans référence (en Hongrie. Ndlr). Je vais juste essayer de rouler et de comprendre ce dont j’ai besoin sur l’Aprilia pour être rapide. »
Prompt malgré tout à féliciter son coéquipier, Jorge Martín n’oublie pas de se montrer beau joueur, voyant en Marco Bezzecchi un lièvre pour revenir à la bataille. « Marco a fait un super boulot, c’est fantastique. Pour moi c’est bien de le voir devant, parce que c’est la seule façon d’y arriver aussi. Si on était tous les deux 14e, alors là ce serait un désastre. Mais heureusement, il est devant, et maintenant mon objectif est de m’améliorer et de me rapprocher de lui. »
Septième en Tchéquie, Jorge Martín ne visera de fait, pas son meilleur résultat de la saison en Hongrie, mais tentera surtout de progresser, d’apprendre, et de tirer son épingle du jeu là où aucun autre pilote ne peut se targuer d’arriver avec une avance quelconque.
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