Un geste fort en parallèle des discussions. Alors que son mari tentait de négocier des conditions vers une paix en Ukraine avec Vladimir Poutine, Melania Trump a tenté de chuchoter à l’oreille du Kremlin avec sa plume. La première dame américaine a adressé une lettre au président russe dans laquelle elle l’appelle notamment à « refaire rire des enfants », à « protéger l’innocence de ces enfants » afin de « faire davantage que servir uniquement la Russie, [mais] servir toute l’humanité ».
Un geste qui a reçu les remerciements d’Olena Zelenska, la femme du président ukrainien. A son tour, elle a écrit un courrier transmis par son mari au président américain. Le contenu est resté confidentiel mais son mari a aussi salué la démarche. « Je tiens à remercier Melania Trump pour l’attention qu’elle porte à l’un des problèmes les plus douloureux et les plus difficiles de cette guerre : l’enlèvement d’enfants ukrainiens par la Russie. » Bien qu’absente « sa voix compte, et son soutien donne de la force à cette cause », a applaudi Volodymyr Zelensky sur X.
Melania Trump et Olena Zelenska pourraient-elles peser dans les efforts de paix de leurs époux ? « Peut-être que Melania Trump a une certaine influence sur son mari », salue Nicolas Tenzer, spécialiste des questions stratégiques et internationales, enseignant à Sciences Po et auteur de Notre guerre (L’observatoire).
Une première dame influente
S’il est difficile de savoir ce qui se murmure sur les oreillers de la Maison Blanche, la femme de Donald Trump pourrait avoir plus de poids qu’il n’en parait. Elle se classe ainsi à la 10e position des personnes les plus influentes de l’administration américaine, selon Paris Match. Dans le même hebdomadaire, Emmanuel Macron affirmait lors de son déplacement à Washington, que madame Trump « a un rôle réel auprès de [Donald Trump], elle est une voix qui pèse, en particulier sur le plan humanitaire. »
Dans une interview accordée au magazine Hello !, la photographe officielle du couple présidentielle, Régine Mahaux, affirme que Melania Trump, a « gagné en assurance et entamé son deuxième mandat en tant que première dame avec une autorité nouvelle ». « Il y a quelque chose en elle – la femme forte – mais en même temps, il y a le soft power. »
Ainsi, Donald Trump, dans un rare aveu de faiblesse quant à son influence sur les humeurs de Vladimir Poutine, avait lui-même reconnu au début de l’été que sa femme, lui ouvrait les yeux, parfois sur le double jeu de son homologue russe. « Je rentre chez moi le soir. Je dis à la Première dame : »J’ai parlé avec Vladimir aujourd’hui. Nous avons eu une conversation formidable. » Et elle me répond : “Ah bon ? il a encore bombardé une autre ville » »
« Certains me voient peut-être comme une simple épouse du président, mais j’ai mes propres idées, avait-elle déclaré en début d’année à Fox news. Je ne suis pas toujours d’accord avec ce que dit ou fait mon mari, et c’est normal. Je lui donne mes conseils, et parfois il écoute, parfois non, et ce n’est pas grave. »
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« Il y a quelque chose de sincère dans le message adressé à Vladimir Poutine par Melania Trump, elle a abordé ce sujet des enfants déportés avec d’autres premières dames », ajoute Nicolas Tenzer. De là à émouvoir le président russe, « j’en doute », nuance-t-il. D’autant que du côté de Moscou, aucune première dame en vue qui pourrait tenter de peser dans les discussions et sur l’intransigeance du chef du Kremlin. Ce dernier entretiendrait une relation de longue date avec l’ancienne gymnaste et désormais patronne d’un groupe médiatique important Alina Kabaeva, avec qui il aurait eu plusieurs enfants, relation qu’il n’a jamais confirmée officiellement, bien au contraire. Un sujet tabou dans les médias russes depuis de nombreuses années.