Le lâchage est si brutal, la charge si violente qu’elle a estomaqué nombre de collègues de Fabrice Balanche, ce géographe spécialiste du Moyen-Orient, maître de conférences à l’université Lyon-2, victime d’une intolérable intimidation le 1er avril dernier. Ce jour-là, une vingtaine de militants masqués, affiliés au groupe radical « Lyon-2 Autonome », avaient fait irruption dans son amphithéâtre, le forçant à quitter les lieux en hurlant des insultes – « sioniste », « raciste », « islamophobe » – devant une cinquantaine d’étudiants médusés. La scène, d’une violence inouïe, filmée, avait soulevé l’indignation jusqu’aux plus hautes sphères de l’État, de François Bayrou à Élisabeth Borne.
À LIRE AUSSI À Lyon-2, un professeur dénonce « le premier blocage islamiste en France »
Restée jusqu’à présent très discrète, la présidente de l’université aurait pu faire front pour défendre son enseignant menacé. À l’inverse, dans une réaction exclusive publiée ce 16 avril par LaTribune de Lyon, Isabelle von Bueltzingsloewen choisit une voie troublante, condamnant du bout des lèvres l’attaque – des « faits intolérables » –, et fustigeant vertement… la victime, accusée d’avoir tenu des « paroles affligeantes, complotistes et délétères pour l’université ». « Je suis en colère car il y a eu des usages de termes qui ont quand même été très durs. “Premier blocage islamiste de France”, il fallait l’inventer », dit-elle à nos confrères, confiant « ne pas avoir été étonnée que [cette […] Lire la suite