« Le commerce fait-il toujours autant rêver ? » Sébastien Duchowicz, président des Vitrines de Nancy depuis onze ans, se pose la question. Les jeunes entrepreneurs ont tendance à se lancer « plutôt dans la restauration où vous faites du bénéfice dès l’ouverture » que dans l’équipement de la personne. Et d’évoquer « le stationnement, l’accessibilité, les travaux… Vous perdez du chiffre d’affaires que vous n’arrivez pas à retrouver ».

Sans parler des loyers : « Les surfaces commerciales appartiennent à des privés », qui, parfois, « ne sont pas en phase avec le marché réel ». Et « on a toujours cette problématique des pôles d’attraction dans lesquels tout le monde veut aller. Le petit commerce indépendant n’a pas les moyens de s’y installer. Rue Saint-Jean, c’est très bien placé mais c’est aussi très cher. »

Un phénomène de difficultés de reprises aggravé « par la perte de grandes enseignes nationales qui ont laissé des trous béants ». Des locaux « tellement énormes qu’ils ne trouvent pas de repreneurs. Mais il n’y a pas davantage de petits commerces qui sont partis. Il y a peut-être plus de turn-over, c’est vrai. La fermeture est toujours facile, mais la réouverture est toujours très longue. Il faut être sûr du business qu’on va mettre en place. »

Sébastien Duchowicz reste positif : « On est confiant. Le commerce de centre-ville n’est pas terminé. Il faut faire évoluer sa façon de vendre. La clientèle de centre-ville est une belle clientèle qui reste fidèle. » Et puis « il y a une proportion raisonnable entre commerçants indépendants et grandes enseignes ». Sans oublier, « un des points forts de cet été », c’est l’arrivée des touristes « qui consomment tous types de biens ».

« Ce qui fait la différence, c’est le montant des loyers »

« Qu’est-ce qui marche ? C’est la question », confie Francis Bergès, conseiller immobilier chez Nestenn à Verdun et spécialisé dans les locaux commerciaux. Concernant la cession de ces locaux, « l’après-Covid a été très mauvais. Il y a trois ans, nous avons investi dans un logiciel adapté à tous les secteurs d’activité afin d’expliquer aux cédants la valeur du fonds » qu’ils ont tendance à surévaluer.

Des prix qui se confrontent à la réalité du marché et à des secteurs où la reprise de fonds est difficile comme l’hôtellerie, la restauration, mais aussi le textile. « On fait beaucoup de location et ce qui fait la différence, c’est le montant des loyers. Mais souvent, les bailleurs sont conscients de la réalité du marché. » En fait, le « problème, ce n’est pas d’ouvrir un magasin, mais d’y mettre du monde » et Francis Bergès de pointer du doigt « la difficulté de recrutement ».