Un texte de trois pages a été publié le 21 août par les États-Unis et l’Union européenne (UE), actant l’accord commercial conclu le 28 juillet en Écosse. L’essentiel est confirmé : des droits de douane plafonnés à 15 % resteront appliqués sur les produits européens exportés aux États-Unis ((contre 2 % avant le retour de Donald Trump).
À l’inverse, l’UE s’engage à supprimer toute barrière douanière sur les importations états-uniennes. Et même à garantir « un accès préférentiel au marché pour une large gamme de produits de la mer et agricoles ». L’UE s’engage également sur l’achat de 750 milliards de dollars de produits énergétiques et sur 600 milliards d’investissements supplémentaires des Européens aux États-Unis.
Pas d’exemption pour les vins et spiritueux
Menacés par des surtaxes, des secteurs stratégiques comme les produits pharmaceutiques ou l’automobile (aujourd’hui taxée à 27,5 %) rejoignent finalement l’écurie des 15 %. Et si Rome et Paris espéraient obtenir des exemptions pour les vins et spiritueux, « nous n’avons pas réussi », a reconnu le commissaire européen au commerce Maros Sefcovic.
Le cas de l’acier et l’aluminium, reste flou. Les deux parties entendent « protéger leurs marchés intérieurs respectifs tout en garantissant la sécurité des chaînes d’approvisionnement ». Le 15 août, les douanes états-uniennes ont pourtant annoncé l’extension de la taxe de 50 % à 407 produits dérivés contenant ces matériaux… dont le mobilier de bureau et des déodorants.
Tout ceci est « une bonne nouvelle pour la Chine !, ironise Anne-Sophie Alsif, cheffe économiste chez BDO France. Des deux côtés de l’Atlantique « les importateurs vont se tourner vers le marché chinois, qui propose des matériaux bien moins coûteux et de même qualité. » Mais on ignore encore si l’Europe échappera à ces taxes.
En vigueur depuis le 7 août
L’accord n’a pas encore été ratifié par les États membres mais les droits de douane sont bel et bien en vigueur depuis le 7 août. Selon l’économiste, leurs effets « restent limités ». Mais certaines industries commencent à les ressentir. Les ventes de l’automobile allemande, qui exporte près de 80 % de sa production, ont chuté de 8,6 % vers les États-Unis au premier trimestre. « On peut s’attendre à un fort ralentissement de l’économie début 2026 » , estime Anne-Sophie Alsif.