Noté 4,35/5 sur Babelio, les critiques
évoquent un mélange d’état d’hypnose, de tension psychologique et
d’émotion brute.
Traumatismes, rédemption, silences pesants et récits qui
s »entrelacent… Dans Les Éléments, l’auteur irlandais
John Boyne signe un roman polyphonique d’une intensité rare. Publié
en un seul volume en France chez J.C. Lattès le 20 août 2025, ce
livre au format imposant (512 pages) fascine déjà les lecteurs et
lectrices. Difficile de résumer ce roman sans en gâcher la force.
Car Les Éléments, c’est une fresque à tiroirs,
construite autour de quatre récits distincts,
tous liés entre eux de manière souterraine. L’eau, la terre, le
feu, l’air : à chaque élément correspond une voix, une histoire,
une plaie béante.
Une lecture en quatre temps
- Eau : Vanessa, une femme en fuite, s’isole sur
une île pour oublier un passé honteux. - Terre : Evan, jeune prodige du football, tente
d’échapper à la violence d’un monde qui ne l’accepte pas. - Feu : Freya, chirurgienne des grands brûlés,
cache ses douleurs sous sa blouse blanche. - Air : Aaron, père blessé, embarque son fils
dans un voyage aussi physique qu’émotionnel.
On découvre ces trajectoires à la première
personne, dans un enchaînement de récits au ton intimiste,
parfois déroutant. Le procédé est ambitieux, mais il fonctionne.
Les histoires se répondent, les failles s’éclairent à travers les
autres, et chaque voix vient compléter une fresque humaine
bouleversante. Comme le résume une lectrice sur Babelio : « les apparences
sont souvent trompeuses et John Boyne m’a trimbalée de mensonges en
faux-semblants. »
Malaise, tension et émotions à vif
S’il est si marquant, c’est aussi parce qu’il ne ménage
personne. Les personnages ne sont ni héros ni victimes. Ce sont des
êtres cabossés, ambivalents, confrontés à des dilemmes moraux
puissants. Certains lecteurs évoquent un malaise
profond, voire des scènes difficiles à lire. Les
Éléments ne cherche pas à séduire, mais
à mettre à nu les mécanismes de la honte, du deuil et
de la résilience.
La structure « gigogne », c’est-à-dire ces quatre récits
qui s’enchevêtrent et se croisent, donne à l’ensemble un souffle littéraire fort,
presque cinématographique. Une lectrice parle d’un « suspense
dramatique cousu au fil d’or » et « d’un roman lumineux dont
on ressort lessivé. Épuisé. Mais heureux. »
John Boyne, un auteur à la hauteur
Si Les Éléments impressionne, c’est aussi
parce qu’il est signé par John Boyne. Né
à Dublin en 1971, il a connu un succès mondial
avec Le garçon en pyjama rayé, vendu à plus
de 6 millions d’exemplaires et adapté au cinéma en 2008. Ce roman,
ainsi que Le garçon au sommet de la montagne, figure
sur la liste des lectures recommandées par l’Éducation
nationale.
L’écrivain n’a jamais eu peur des sujets sensibles : identité de
genre, mémoire collective, culpabilité… Ses romans pour adultes
comme pour adolescents sont souvent marqués par
une recherche de vérité émotionnelle, une écriture
précise et un regard sans complaisance sur la
société.
Avec Les Éléments, il pousse encore plus loin cette
exigence : un roman choral, humain,
dérangeant, où la beauté se cache dans les failles de
chacun. Pourquoi il faut le lire ? Parce qu’il
bouscule. Parce qu’il nous pousse à réfléchir à nos
propres définitions de l’innocence, du pardon, de la résilience. Et parce que
malgré la noirceur qui traverse ces pages, Les
Éléments contient ce petit supplément d’âme qui fait les
grands romans. Voilà ! Bonne lecture…