Allier sa passion pour la photographie et son envie d’aider les autres, c’est ce qu’a fait Barthélémy Pernot en créant B’Art Vision, association réalisant des films promotionnels située à Nancy, au 132 rue de la Colline. Il est notamment l’auteur d’une vidéo filmée par drone et mettant à l’honneur la place Stanislas. Une commande du gérant du bureau de tabac Le Héré. Le DVD, édité à 2 000 exemplaires, est en rupture de stock. Aujourd’hui, le film intéresse l’office de tourisme métropolitain Destination Nancy qui l’a contacté en vue d’en acheter les droits. Le maire de Laxou lui a également commandé un film afin de mettre à l’honneur les commerçants de la ville. Autant dire que les projets fusent.

Pourtant, son parcours n’a pas été si évident et Barthélémy Pernot ne s’est pas immédiatement lancé à temps plein dans sa passion. Un acte qui demande souvent un certain courage. Diplômé entre autres d’un BTS métiers de l’eau (le Nancéien est passé par plusieurs carrières professionnelles), il a occupé le poste de directeur adjoint de la station d’épuration de Maxéville pendant une trentaine d’années. Jusqu’au jour où il estime en « avoir fait le tour ». Il retourne alors à ses premières amours, la photographie et la vidéo, qu’il pratique depuis l’adolescence. « J’ai eu mon premier Minolta à 18 ans et, quand je suis devenu papa, j’ai acheté un caméscope pour immortaliser ces moments en famille. Je pense que je tiens ça de mon père », se remémore-t-il.

Nouvelle activité, nouvelle agence

Fort de cette expérience, il se lance à son compte en créant sa société, NancyCom-Concert, installée rue des Dominicains, et propose principalement des films promotionnels auprès des entreprises et collectivités. « Dans mon précédent poste, j’avais l’habitude de côtoyer les élus et les agents de collectivités. J’ai donc mis à profit ce réseau. » Il travaille également avec des associations telles que Les Blouses roses ou Le Rire médecin. « Tout ce qui touche au social. » Seulement, on lui détecte une maladie des suites d’une exposition répétée à l’amiante. À cause de cela, il a interdiction de pratiquer une activité professionnelle et se voit contraint de fermer sa société. Il a donc trouvé la solution : passer en statut associatif. Officiant désormais sous le nom de B’Art Vision, l’association s’est agrandie et compte un deuxième membre depuis septembre 2024. Il s’agit d’Anne-Claire Thiery, éducatrice spécialisée récemment diplômée et pratiquant également la photographie. Les deux se sont rencontrés à un événement commun suite à un quiproquo.

« Dans mon précédent poste, j’avais l’habitude de côtoyer les élus et agents de collectivités. J’ai donc mis à profit ce réseau. »

Barthélémy Pernot, fondateur de B’Art Vision.

Ensemble, et grâce aux compétences d’Anne-Claire, ils développent un tout nouveau secteur d’activité : la médiation photographique. « Je cherchais un moyen d’allier ma passion pour mon travail et celle pour la photographie. Pendant ma formation à l’Institut régional du travail social (IRTS), nous avions des semaines dédiées à la médiation. Je me suis alors rendu compte que n’importe quel objet pouvait devenir un support de médiation », détaille Anne-Claire Thiery. Leur premier projet, en partenariat avec l’association Petit-fils, consiste en une série de portraits photo et vidéo de résidents en Ehpad. « Souvent, l’image que l’on a d’une personne a tendance à se modifier face à la vieillesse et à la dépendance. L’objectif de ce projet est de réhumaniser les personnes âgées. C’est aussi un bon moyen de faire travailler leur mémoire et de faire vivre leurs souvenirs. »

Les vidéos des entretiens seront également transmises aux enfants des résidents, avec lesquels ils ont parfois peu de contact. « C’est aussi une manière de raviver certaines émotions oubliées lorsqu’on voit toujours la personne dans le même contexte », souligne Barthélémy Pernot. Actuellement, l’association est en discussion avec deux autres établissements pour décliner le concept qui pourrait être proposé sous forme de prestation aux familles. Et pourquoi pas, à terme, en faire une exposition, imagine Anne-Claire Thiery. En parallèle, Barthélémy Pernot prévoit d’ouvrir son studio, pour lequel il a investi 25 000 euros de matériel audiovisuel, en plein centre-ville de Nancy, une manière de continuer l’histoire qui s’est arrêtée plus tôt. Actuellement en travaux, il devrait ouvrir ses portes en septembre prochain.