Camilo Castro, un Français de 41 ans qui a grandi à Toulouse, dans la Haute-Garonne, est détenu depuis près de deux mois au Venezuela, sans explication officielle ni respect de ses droits consulaires. Résidant en Colombie, il a disparu fin juin après avoir franchi la frontière vénézuélienne.

Un ressortissant français, Camilo Castro, est détenu depuis près de deux mois au Venezuela « sans motif et sans que ses droits consulaires soient respectés », a alerté mercredi sa famille.

Né en août 1984, Camilo Castro réside en Colombie où il souhaite s’installer durablement. Français par sa mère et Chilien par son père il a grandi à Toulouse (Haute-Garonne). Il partageait des enseignements de méditation et de respect de la nature, selon Entérate en Linea.

« Les recherches que nous avons réalisées montrent que Camilo est détenu par les autorités vénézuéliennes, sans motif et sans que ses droits consulaires soient respectés, comme des dizaines d’autres étrangers actuellement détenus dans le pays », s’inquiète sa famille dans une déclaration obtenue par l’AFP, confirmant une information du journal Libération.

« Les services du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères suivent avec attention la situation de M. Camilo Castro, en lien avec ses proches. Nous ne commentons pas les situations individuelles qui concernent nos compatriotes », a réagi auprès de l’AFP le service de presse de la diplomatie française.

Toujours pas localisé

Camilo Castro, professeur de yoga qui aura 41 ans le 27 août, a disparu le 26 juin au poste-frontière de Paraguachon, séparant le Venezuela de la Colombie où il réside. Il s’y était rendu pour renouveler son visa de séjour colombien arrivé à échéance, explique la famille.

« Peu au fait de la situation politique du Venezuela depuis les élections de l’été 2024, il se dirige vers le poste-frontière vénézuélien. De là, il envoie plusieurs messages à ses proches, dont un suggérant qu’il pourrait être renvoyé vers la Colombie. Depuis ce message, il n’a plus donné aucune nouvelle à personne », ajoute-t-elle.

« Après la libération de détenu par Caracas dans un échange de prisonniers avec les USA le 19 juillet dernier, les recherches menées par la famille et les proches confirment que Camilo est détenu par les autorités vénézuéliennes », affirmant ses proches qui rappellent que « Camilo Castro n’est toujours pas localisé correctement dans les prisons du Venezuela ».

Une politique de « disparitions forcées »

Parmi les détenus libérés le 19 juillet dans le cadre de l’accord de libérations croisées de prisonniers entre Caracas et Washington, figurait le Franco-Américain Lucas Hunter, détenu début janvier après avoir été lui aussi arrêté à la frontière entre la Colombie et le Venezuela par des agents vénézuéliens.

Dans un rapport publié mi-juillet, Amnesty International dénonce la politique de « disparitions forcées » provoquée depuis la réélection du président Nicolas Maduro contre des opposants et des ressortissants étrangers.

« Les autorités vénézuéliennes semblent utiliser cette pratique pour justifier leurs récits sur les ‘conspirations étrangères’ et comme monnaie d’échange dans les négociations avec d’autres pays », dénonce l’ONG.