Confrontée à un dysfonctionnement de branchement, une étudiante a découvert l’entourloupe. Des plaintes ont été déposées et l’élève a été exclu.
Son stratagème a été mis au jour le 26 avril. Nul ne sait précisément depuis combien de temps il agissait ainsi. À Carquefou (banlieue nord de Nantes), un étudiant de l’Icam (Institut Catholique d’Arts et Métiers) a été exclu définitivement le 6 mai pour avoir installé des caméras dans les prises électriques des chambres des filles du campus. Comme révélé par Presse Océan, l’une des résidentes s’en est aperçue après avoir été confrontée à un dysfonctionnement de sa prise de courant. En la démontant, un mini-appareil y était dissimulé.
Elle a alors donné l’alerte via une plateforme sécurisée de signalements et de demandes d’écoute mise en place en 2023. «La direction du campus a immédiatement pris toutes les mesures nécessaires pour assurer la sécurité des étudiants et collaborateurs du campus de Nantes, en lien avec les autorités judiciaires», indique l’école d’ingénieurs, dans un communiqué publié le 21 août.
Dix plaintes
Dix jeunes femmes ont porté plainte. Parmi elles, cinq ont été victimes de captations d’images intimes à leur encontre, et cinq autres d’intrusions dans les chambres. Un signalement a également été effectué auprès du procureur de la République. «L’enquête est entre les mains de la brigade de Carquefou, et les investigations se poursuivent», indique au Figaro le procureur de Nantes, Antoine Leroy.
Le jeune homme mis en cause, en deuxième année, était aussi employé pour effectuer de petits travaux dans la résidence, quelques heures par semaine, afin de financer sa formation. Pour l’heure, l’utilisation qu’il faisait des images n’est pas connue. «Il n’y avait aucune raison de douter de lui. Il avait plutôt la confiance des personnes qui l’avaient embauché», souligne le service communication, joint par téléphone.
«La direction de l’Icam condamne ces faits inacceptables et continuera de fournir un soutien entier et indéfectible aux victimes et à leurs proches», mentionne encore le communiqué. Après ces agissements portant à l’intimité de la vie privée de jeunes femmes, une cellule d’écoute et d’accompagnement psychologique a été mise en place. Enfin, «un diagnostic sur la qualité de vie étudiante sera réalisé à la rentrée 2025 par le cabinet conseil “Égalité à la page” qui accompagne déjà l’Icam dans la lutte contre les violences sexistes et sexuelles».