À 72 ans, M. Bertinotti, franc-maçon depuis plus de vingt ans, a été élu jeudi soir au premier tour par les conseillers de l’ordre réunis à Bordeaux, a-t-on appris auprès de la GODF. Il est l’une des rares personnalités visibles de cette organisation aux rituels secrets, fondée en 1728, et dont les membres ne sont pas censés révéler leur appartenance. Pierre Bertinotti succède à Nicolas Penin pour une durée d’un an à ce poste, après avoir déjà effectué deux ans au Conseil de l’ordre, l’organe de direction du Grand Orient.
Les statuts stipulent en effet qu’un mandat au conseil ne peut, quelle que soit la fonction, excéder trois ans. Dans une allocution, le nouveau Grand Maître a axé son discours sur « la refondation du pacte social » constatant de « multiples menaces sur l’état de droit ».
Il évoque la fragilisation des mécanismes de solidarité, les défis environnementaux, la pauvreté ou encore l’intelligence artificielle qui « restructure le monde », a précisé le GODF dans un communiqué
55 000 membres et 1 400 loges
Diplômé de Science Po Paris, HEC et l’École Nationale Supérieure des Postes et Télécommunication, le nouveau patron du GODF a notamment été haut fonctionnaire au ministère des Finances, conseiller municipal de la ville de Metz, d’où il est originaire, et enseigne actuellement l’économie à l’école d’ingénieurs CentraleSupélec.
Le Grand Orient de France compte plus de 55 000 membres et environ 1 400 loges, selon les chiffres fournis par l’organisation, ce qui en fait la principale – et la plus ancienne – obédience maçonnique française dont la sensibilité est généralement classée à gauche.