C’est un meurtre qui avait frappé les Marseillais : le 4 octobre 2024, Nessim Ramdame, père de famille, chauffeur de VTC, a été abattu par un adolescent d’à peine 14 ans. Le procureur de Marseille, Nicolas Bessonne, avait dénoncé à cette occasion la « sauvagerie inédite » des narcomicides et « l’ultra-rajeunissement » des criminels. Le parquet de Paris, compétent au titre de la grande criminalité organisée, a demandé que le jeune homme soit jugé pour meurtre en bande organisée, a appris ce vendredi France Inter de source judiciaire.
Il appartient désormais au juge d’instruction de renvoyer le mineur devant le tribunal pour enfant. Si tel est le cas, ce procès devra avoir lieu dans les prochaines semaines car au vu de son âge, la détention provisoire ne peut excéder une année.
Pris dans la guerre des clans du narcotrafic
Quelques mois avant le meurtre, à l’été 2024, l’adolescent, déjà mis en cause pour des affaires de stupéfiants et de violences, avait déclaré vouloir devenir « tueur à gages, nettoyeur ». Ses deux parents étaient en prison, sa scolarité chaotique. En septembre, il fugue de son foyer et accepte un contrat d’un trafiquant.
Ce commanditaire, qui se revendique de la DZ mafia, est incarcéré, mais poursuit ses activités par téléphone. C’est le deuxième enfant qu’il envoie cette semaine-là sur une mission criminelle à haut risque. Le premier, âgé de quinze ans, a été torturé à mort.
Ce 4 octobre, vers 4 heures du matin, le garçon de 14 ans se fait conduire en VTC. Il ne trouve pas sa cible et tire sur le chauffeur. Nessim Ramdane, 37 ans, père de trois enfants et footballeur amateur respecté, est tué d’une balle dans la nuque. Jusqu’ici, l’enquête n’a pas permis d’établir pourquoi le jeune adolescent a tiré.
Ce dernier appelle ensuite son contact en panique, « viens me chercher », lui demande-t-il. Mais le commanditaire, furieux de son échec, le dénonce à la police. L’enquête sur ce dernier se poursuit.
L’adolescent devrait être bientôt jugé. Les experts le qualifient d' »intelligent », il ne voit plus son avenir dans les contrats mais veut poursuivre dans les stupéfiants. Le psychologue estime que la confrontation avec la famille de sa victime permettra peut-être une prise de conscience.