Le 13 août dernier, un orage violent frappait le ciel de Toulouse (Haute-Garonne). Le phénomène météo s’est accompagné de farfadets ou sylphes rouges, immortalisés par Christophe Suarez, photographe qui s’était positionné à 500 kilomètres de là.
L’actu des régions
Chaque jour, un tour d’horizon des principales infos de toutes les régions.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter « L’actu des régions ». Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité
Trois traînées rougeâtres jaillissent dans le ciel au nord de Toulouse (Haute-Garonne), presque comme un feu d’artifice sur le point d’éclater. Cette nuit-là, à 22h44, alors qu’un orage violent s’abat sur la Ville rose, des farfadets ou sylphes appelés aussi « red sprites » ont été immortalisés par l’appareil d’un photographe pourtant situé à 500 kilomètres.
Ces phénomènes lumineux transitoires (TLE) ou éclairs de haute atmosphère apparaissent au-dessus des orages, mais sont généralement invisibles à l’œil nu.
Le 13 août dernier, en prévision de l’énorme cellule orageuse qui allait frapper le ciel toulousain, Christophe Suarez quitte son domicile de Fréjus (Var) pour se positionner avec ses appareils sur un point de vue situé au-dessus de la commune toute proche du Muy. « Dans ma région, le ciel était dégagé, il faisait à peine nuit quand l’orage, déjà bien installé, a commencé à envoyer des sprites. Cela a duré jusqu’à minuit et demi », décrit-il à France 3 Occitanie.
Une autre photo des farfadets ou sylphes rouges au-dessus de Toulouse le 13 août dernier.
•
© Christophes Suarez – Facebook- Capture d’écran
Ce soir-là, le phénomène était particulièrement intéressant, car il intervenait en pleine période des Perséïdes, cet essaim de météores (ou pluie d’étoiles filantes) visible dans l’atmosphère terrestre. Le photographe, fondateur du site chasseur d’orage.com, espérait donc faire coup double en captant ces éclairs de haute atmosphère et une étoile filante.
Ce n’était pas évident, car les temps de pose sont très courts. Et il faisait encore très chaud, je m’attendais à avoir une espèce de voile, une brume de chaleur, mais je me suis dit qu’avec mon matériel, j’arriverai quand même à faire des images
Christophe Suarez, chasseur d’orage et photographe
Pour photographier ces deux phénomènes très furtifs qui durent quelques millisecondes, le passionné réalise des vidéos. « Pour isoler les sprites de la pollution lumineuse, il faut faire de la vidéo. Sinon, ça ne fonctionne pas, explique-t-il. « On montre très très haut en sensibilité, donc si je fais juste une capture, l’image sera bruitée. » Comprenez, elle ne sera pas assez nette et trop lumineuse.
Hier soir, de puissants orages ont balayé une partie de la France. Une énorme cellule orageuse située au nord de #Toulouse a lâché quelques farfadets. Le ciel n’était pas tout à fait limpide près de Fréjus. Malgré cela, j’ai pu immortaliser quelques salves bien lumineuses,… pic.twitter.com/x2nvKXtrV2
— Christophe Suarez (@suarezphoto) August 14, 2025
Ce n’est qu’après-visionnage de ses rushs et assemblage des images séparées de quelques millisecondes dans la même séquance, que le passionné s’aperçoit qu’il a effectivement réussi à photographier les sylphes rouges et l’étoile filante. « C’était magnifique ! » glisse Christophe Suarez, encore épaté par ce cliché, dont il détaille la technique de prise de vue et diffuse la vidéo sur son compte Facebook.
Le photographe s’est mis à photographier les sylphes en 2019 et a depuis parfait sa technique. « C’est Stéphen Vetter, un photographe passionné d’astronomie qui m’a mis le pied à l’étrier et m’a formé à ça. » Pour pouvoir les immortaliser, le chasseur d’orage a fait défiltrer l’un de ses appareils photo, un Nikon Z6 avec un objectif 40mm ou un 85 mm, puis refiltré par un spécialiste pour laisser passer davantage l’infrarouge. Même s’il a passé la main de son site spécialisé, Christophe Suarez fait toujours partie d’une communauté de passionnés sur ces phénomènes qui échangent énormément. « Nous ne sommes pas des scientifiques, mais nos clichés les intéressent beaucoup, car ils leur permettent de glaner des informations ou d’accompagner leurs communications avec des images de qualité artistique », poursuit-il.
En juin dernier, deux autres photographes ont photograhié ces éclairs rouges au dessus du Pic du Midi.
Longtemps théorisée, l’existence des farfadets n’a été prouvée qu’au début des années 1990, et toujours un peu par hasard. Ils se produisent entre 40 et 140 km d’altitude, probablement à la suite de puissants éclairs positifs entre le nuage et la Terre, provoquant des perturbations ionisantes au-dessus des cumulonimbus. Plusieurs hypothèses existent encore sur leur origine exacte rendant leurs observations toujours plus mystérieuses.