« Merci pour cette question à laquelle je m’attendais bien évidemment ». En cette fin avril au Casino de Paris, Arnaud Lagardère prend le micro pour répondre à Christopher Calmann-Lévy, actionnaire présent à l’assemblée générale de Lagardère. Ce dernier vient de dénoncer la politisation du groupe et son glissement vers l’extrême droite. Présent dans la presse avec le Journal du Dimanche, la radio avec Europe 1, il est également un acteur majeur de l’édition avec Hachette et l’une de ses maisons phare, Fayard. « La neutralité politique est assurée. Notre seul mot d’ordre est la liberté d’expression, totale, assène un poil irrité le PDG. (…) Si on prend deux exemples qui ont été décriés, comme le livre de Monsieur Philippe de Villiers ou celui de Monsieur Jordan Bardella, ils ont tous les deux plus que largement contribué au succès économique du groupe. Le contrat est rempli. » Et d’ajouter : « la seule ligne éditoriale du groupe dans son ensemble, c’est d’être à l’écoute des Français. Ce n’est pas nous qui avons changé, c’est peut-être les Français (…) On s’en tiendra là », lâche-t-il. Sauf que le succès de ces deux ouvrages n’a pas suffi : selon nos informations, Fayard a accusé un recul de 28 % de son chiffre d’affaires l’an dernier à 14,1 millions d’euros (sur un marché en baisse de 1 % en valeur). Et ses comptes sont tombés dans le rouge avec près d’un million de pertes. Une première depuis près de quinze ans.