Quatre ans après sa disparition, le nom de Patrick Juvet continue de susciter l’émotion. Derrière l’image de l’icône disco se cache un héritage complexe, chargé de dettes et confié à une unique personne.

Patrick Juvet, star incontournable des années 1970 avec ses tubes planétaires, aurait fêté ses 75 ans en 2025. Décédé subitement à Barcelone en avril 2021, l’artiste suisse a laissé derrière lui un héritage loin d’être celui que l’on imagine pour une figure de la chanson française. Sa sœur, Nancy Chollet, n’a rien reçu. Les droits, biens et dettes de l’ancien mannequin et compositeur sont désormais entre les mains d’une seule personne, choisie par le chanteur avant sa mort.

Patrick Juvet : il a tout laissé à son ami et ancien manager Les 75 ans de Patrick Juvet et un héritage inattendu

En 2025, Patrick Juvet aurait soufflé ses 75 bougies. Décédé à Barcelone le 1er avril 2021, le chanteur culte des années disco a laissé derrière lui un héritage surprenant : aucune mention de sa sœur, Nancy Chollet, dans son testament. L’unique héritier désigné par le notaire suisse est son ancien manager et ami, Yann Ydoux. Ce dernier a hérité à la fois de dettes importantes, estimées entre 200.000 et 400.000 euros, et des fructueux droits d’auteur de ses plus grands succès, dont Où sont les femmes ? Et I Love America.

Le jour où tout a basculé

Le 1er avril 2021, en pleine pandémie de covid, la femme de ménage de Patrick Juvet ne parvient pas à ouvrir la porte de son appartement à Barcelone. Inquiet, Yann Ydoux, basé à Bordeaux, dépêche un ami avec un serrurier. Le chanteur est retrouvé mort dans son lit, à 70 ans. Depuis quelque temps, il vivait reclus, refusant de se faire vacciner. Éminent compositeur et figure du disco, il avait connu des soucis de santé liés à l’alcool. Sa disparition mettra en lumière la complexité de sa succession internationale.

Une succession internationale compliquée

Gérer l’héritage de Patrick Juvet n’a pas été simple. Entre son décès en Espagne et sa nationalité suisse, les démarches ont été longues. Un notaire du canton de Neuchâtel a piloté la procédure, exigeant la traduction de nombreux documents. La relation avec Nancy Chollet, sa sœur, s’est tendue car elle a fait incinérer le corps sans révéler l’emplacement des cendres. Le testament désignait deux héritiers, mais seule la candidature de Yann Ydoux a abouti. Il se retrouve détenteur de ses biens, droits d’auteur, et de lourdes dettes accumulées au fil des années.

Patrick Juvet : le chanteur a laissé un testament surprenant Des revenus confortables malgré les dettes

Les droits d’auteur de Patrick Juvet représentent l’essentiel de son patrimoine. Avant la pandémie, ils généraient environ 150.000 euros par an grâce à 185 titres à la Sacem, dont Le Lundi au soleil, composé pour Claude François d’après Le Figaro. Les années fastes correspondaient à des projets spéciaux, comme des bandes originales de films ou la tournée Age Tendre, où il touchait jusqu’à 10.000 euros par date. Malgré ces revenus importants, ses dettes sont restées conséquentes, en partie à cause d’un train de vie élevé et de dépenses en jeux en ligne.

Un patrimoine immobilier envolé

Dans les années 1970, Patrick Juvet avait investi dans l’immobilier grâce à ses ventes de disques, estimées à 35 millions d’exemplaires. Mais il ne reste presque rien de ce trésor. À Barcelone, il était locataire. Son chalet suisse, lieu de création et de convivialité, a été saisi par le fisc et appartient désormais à une banque. Une possible propriété au Brésil reste à vérifier. Quant aux biens mobiliers, une enquête tente encore de déterminer s’il possédait des objets de valeur, mais selon Yann Ydoux, il est peu probable qu’il en reste.

 Faire vivre l’héritage artistique

Yann Ydoux souhaite confier la gestion de la carrière posthume de Patrick Juvet à Fabien Lecoeuvre, spécialiste de la mémoire musicale. Parmi les projets envisagés figure le rachat du chalet suisse pour en faire un lieu d’exposition ou de pèlerinage. En attendant, les fans se retrouvent à Chaplin’s World, en Suisse, près du pin de l’Himalaya offert par Juvet à Eugène Chaplin. Cette initiative reflète la volonté de préserver l’héritage artistique du chanteur, au-delà de ses dettes, en célébrant la richesse de son répertoire et son rôle majeur dans l’histoire du disco.