Il ne fait décidément pas bon être en désaccord avec Donald Trump. Une perquisition du FBI est en cours ce vendredi 22 août au domicile de John Bolton, dans le Maryland. Il était conseiller à la sécurité nationale lors du premier mandat du président républicain, avant de devenir très critique vis-à-vis de sa politique.
«PERSONNE n’est au-dessus de la loi… Les agents du FBI sont en mission», a déclaré sur X le directeur de la police fédérale, Kash Patel, sans que ce proche allié de Donald Trump ne précise quelle affaire il évoque.
Interrogé par le New York Times sur l’opération, un porte-parole du FBI a déclaré que les agents «menaient une opération autorisée par un tribunal dans la région». L’enquête sur le rival de Donald Trump vise à déterminer s’il a illégalement partagé ou détenu des informations classifiées, selon deux sources du quotidien américain.
De retour à la Maison Blanche en janvier pour son second mandat, Donald Trump avait signé un décret exécutif accusant John Bolton d’avoir révélé «des informations sensibles du temps où il était» à la Maison Blanche, de 2018 à 2019.
Des accusations similaires avaient été portées il y a plusieurs années par l’administration Trump, lors de la publication du livre de John Bolton sur son passage à la Maison Blanche, La pièce où ça s’est passé. Mais elles n’avaient pas abouti, ni auprès des enquêteurs criminels, ni auprès des tribunaux.
Le président américain avait également privé son ancien conseiller de la protection du Secret Service, l’agence chargée de protéger les hautes personnalités politiques aux Etats-Unis, et l’avait traité d’«idiot». Il lui avait également coupé tout accès à des données de sécurité et de renseignement.
John Bolton avait dit être la cible d’un projet d’assassinat fomenté par l’Iran entre 2021 et 2022 et avait affirmé en janvier que «la menace demeure». Téhéran aurait ainsi voulu venger la mort de son général Qassem Soleimani, tué le 3 janvier 2020 dans une frappe de drone en Irak ordonnée par Donald Trump lors de son premier mandat (2017-2021).
Limogé par Donald Trump en 2019, l’habitué de Fox News était en profond désaccord avec le dirigeant américain sur de nombreux dossiers de politique étrangère, de l’Iran à la Corée du Nord, en passant par l’Afghanistan.
Cet «ultra-faucon», notamment connu pour ses analyses tranchées et belliqueuses, n’avait jamais caché son scepticisme vis-à-vis des sanctions imposées par les Etats-Unis au régime nord-coréen, leur préférant une intervention militaire.
Avec son visage barré d’une épaisse moustache, ce républicain de 76 ans s’était fait connaître à l’international comme ambassadeur à l’ONU sous la présidence de George W. Bush, durant la guerre en Irak.
A son départ de la Maison Blanche, il avait commencé à prendre position contre les politiques menées par Donald Trump. Récemment, il a critiqué la tenue du sommet entre le président américain et Vladimir Poutine en Alaska, jugeant dans un débrief sur CNN : «Trump n’a pas perdu, mais il est certain que Poutine a gagné.»