A Bordeaux, le phénomène du chemsex a de nouveau été associé à un drame judiciaire. Selon Sud Ouest, le tribunal correctionnel a condamné jeudi Riad Bouziane, 34 ans, à quatre ans de prison ferme assortis d’une interdiction définitive du territoire français pendant dix ans. Ce fournisseur de drogues de synthèse a été reconnu coupable d’homicide involontaire après la mort d’un homme de 57 ans, retrouvé sans vie à son domicile en avril 2024.

L’enquête avait révélé que la victime, architecte d’intérieur, avait consommé plusieurs substances lors d’une rencontre organisée dans le cadre du chemsex, pratique mêlant drogues et relations sexuelles prolongées. L’autopsie a conclu à une polyintoxication provoquant une insuffisance respiratoire aiguë. Les policiers de la Division de la criminalité territoriale ont rapidement retracé l’origine des produits, parmi lesquels du GBL et de la 3MMC, jusqu’au prévenu.

Un fournisseur bien implanté

Installé en France depuis 2014, en situation irrégulière, l’accusé avait progressivement bâti un réseau d’une cinquantaine de clients dans la métropole bordelaise. Il proposait une large gamme de stupéfiants : kétamine, ecstasy, cocaïne, cannabis, en plus des produits consommés par la victime. La représentante du ministère public a comparé son activité à une « épicerie », tant l’offre était variée et accessible.

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La défense a insisté sur le fait que la victime connaissait les dangers des substances qu’elle consommait. Mais la partie civile, représentant la famille du défunt, a dénoncé un « trafic infâme » et un rôle direct du dealer dans un décès qui aurait pu être évité. Le tribunal a tranché en estimant que Riad Bouziane avait sciemment mis en danger ses clients en diffusant des produits hautement toxiques. Incarcéré depuis avril, Riad Bouziane est mis en examen dans une autre affaire pour homicide involontaire et non-assistance à personne en danger, toujours dans un contexte lié au chemsex à Bordeaux.