Publié le
22 août 2025 à 18h42
C’est un petit homme roux et tremblant qui arrive dans le banc des accusés du tribunal de Lille (Nord) lundi 18 août 2025. Très vite, il se tourne vers l’auditoire où il envoie un baiser à sa mère. Cette dernière y répond avec un hochement de tête et un sourire, avant d’être appelée sur le banc des victimes. L’accusé, à 36 ans, fait face à sa mère et la partie civile, représentée par une avocate. Le juge commence alors à énumérer les faits qui lui sont reprochés : outrage à agent et violence avec récidive sur sa mère. Celle-ci, une petite femme de 69 ans ayant du mal à se déplacer, refuse de se constituer partie civile.
Récit d’une soirée alcoolisée violente à Lille
Les faits se déroulent aux premières heures du samedi 16 août 2025. Tout d’abord à 2h30 du matin, la police est appelée une première fois au domicile de la mère, mais le prévenu n’est pas là. Ils sont rappelés deux heures plus tard, pour un homme montrant des pulsions suicidaires et violentes. Trois policiers sont mobilisés pour le maîtriser, nécessitant deux fois l’usage du taser.
Malgré tout, le prévenu continue de se montrer agressif, refusant de coopérer. Les tests en garde à vue feront état de 0,98mg par litre d’air expiré. Sa mère explique que son fils, alors fortement alcoolisé, l’a poussée et frappés à l’arrière de la tête, la projetant sur le sol. Quant au fils, il ne souvient de rien, mais soutient que sa mère dit la vérité.
Un profil à risque
L’homme a du mal à s’exprimer, usant un vocabulaire parfois enfantin, ponctué d’excuses et de regrets. Quand le juge retrace son parcours, il fait état d’un enfant victime de violences physiques et sexuelles de la part de son père. Le prévenu a donc surtout passé sa vie en foyer.
Maintenant sevré de l’héroïne, il n’a cependant pas réussi à vaincre son addiction à l’alcool. Sa mère raconte qu’il est gentil avec elle, mais qu’il a tendance à devenir plus violent avec les autres. Son casier judiciaire fait état de 16 mentions, notamment de violences physiques sur des membres de sa famille.
Pas suffisant pour la partie civile, composée des trois policiers. Leur avocate attaque, statuant qu’un tel parcours ne justifie pas des insultes et des coups à l’égard de ces détenteurs de l’autorité publique. Ni pour le procureur de la république, qui dans son réquisitoire, demande une peine de prison.
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L’avocat de la défense prend alors la parole, et défend son client. Il avance un homme avec ses fragilités, qui ne demande non pas la prison, mais de l’aide, une cure qu’il n’a pas réussi à trouver lui-même. Il montre une personne traumatisée qui, à un certain point, à arrêter de grandir, et montre malgré tout des regrets et une volonté de s’excuse.
La sentence finale prononcée par le juge est de 18 mois d’emprisonnement, dont 9 avec sursis.
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