C’est pour ces diverses infractions commises à Gignac le 27 avril dernier que le mis en cause, âgé de 19 ans, était jugé dernièrement dans le cadre d’une comparution immédiate. Le tribunal judiciaire de Montpellier l’a finalement condamné à 15 mois de prison ferme avec maintien en détention.
« J’ai fait une connerie… Je suis jeune. » C’est par ces mots que le prévenu de 19 ans tente de justifier les faits. Il comparaissait récemment pour des infractions graves, survenues le 27 avril à Gignac : conduite sans permis, refus d’obtempérer aggravé, blessures involontaires, délit de fuite. Le tout après avoir pris des stupéfiants et avec, en prime, trois mois de détention provisoire derrière lui.
Ce jour-là, il prend la voiture de sa mère alors qu’il est dénué de permis. À vive allure, il dérape sur un rond-point, enclenche le frein à main, multiplie les manœuvres dangereuses. Il percute une camionnette par l’arrière. À bord : un homme et une femme enceinte de trois mois. Il perd son pare-chocs avant mais ne s’arrête pas. Il n’hésite pas ensuite à foncer sur un véhicule de police municipale arrivant en sens inverse. L’agente évite de justesse le choc frontal par un vif coup de volant.
Interpellé dans un champ après les faits, dans un état d’angoisse élevé, le jeune homme est décrit par l’expert médical comme impulsif, hyperactif et addict au cannabis depuis ses 12 ans avec une consommation avoisinant les douze joints par jour. Il refuse tout traitement médicamenteux, persuadé que « ça (le) changerait ».
Il purgeait une peine sous bracelet électronique
Une analyse psychologique de l’intéressé dresse le constat d’une immaturité affective, une forte instabilité émotionnelle et un versant psychopathique. Malgré une obligation de soins déjà posée dans une précédente décision, rien n’a été suivi. Condamné plusieurs fois par le tribunal pour enfants pour extorsion avec violence et port d’arme blanche, il purgeait une peine aménagée sous bracelet électronique depuis janvier dernier.
Fuyant le regard des juges, le jeune homme paraît détaché. Il ne donne aucun des noms des autres passagers apparemment présents avec lui dans la voiture lors des faits. Il évoque ses erreurs sans vraiment les assumer.
Il se débat dans le box
Pour son avocat, « c’est un jeune qui cherche à exister, à être vu ». Il plaide pour une peine constructive, évoque un possible contrat d’apprentissage et rappelle l’éducation instable, un père absent et un recours au cannabis vécu comme un « médicament ».
Mais le tribunal souligne la gravité des faits et le risque de récidive. La passagère enceinte a été blessée. Les règles les plus élémentaires de sécurité ont été piétinées. Pour la justice, il n’est plus question de sursis.
Le jeune homme est reconnu coupable et condamné à 15 mois d’emprisonnement ferme. Le maintien en détention est ordonné. À l’énoncé du jugement, sa mère fond en larmes. Dans le box, son fils se débat violemment avec les policiers, tentant de la rejoindre. Elle hurle son prénom, chancelle, manque de s’évanouir. L’audience est suspendue.