Cet homme de 36 ans est arrivé en France en 2019 avec son épouse, aujourd’hui âgée de 30 ans. C’est aussi en 2019 et en France qu’ils avaient donné naissance à une petite fille. Mais depuis, leurs relations s’étaient dégradées. La procédure fait notamment état d’un coup de bouteille que la femme aurait reçu sur la tête après avoir refusé une relation sexuelle. L’homme lui aurait dit qu’elle « devait lui obéir parce qu’elle est [son] esclave ».
Le couple s’était séparé à la fin 2024. Le mari aurait mis son épouse à la rue – lui soutient qu’elle est partie de son plein gré – et elle avait trouvé refuge dans un centre d’hébergement d’urgence, avec la petite fille. La juge aux affaires familiales avait prononcé une interdiction d’entrer en contact que l’homme n’avait pas respectée. Entre Bordeaux, Cenon et Mérignac il l’avait surveillée sur ses lieux de vie, lui avait envoyé des messages agressifs et des menaces de mort : « Je vais te tuer, je vais te découper », appuyés par des gestes simulant un égorgement.
La peur au ventre
Les faits, insiste la procureure de la République, sont d’autant plus graves qu’ils ont souvent été commis en présence de l’enfant : « Elle avait notamment dit à sa mère ‘’Dépêche-toi, papa va te tuer’’, un jour où l’homme les suivait dans les rues de Bordeaux. » Alors que le père exerçait toujours son droit de visite, elle dit aussi l’avoir vu placer un traceur dans son sac à dos au moment où elle rentrait chez sa mère. « Je voulais éviter que ma femme rentre en Azerbaïdjan sans mon autorisation », explique le prévenu.
« Je voulais éviter que ma femme rentre en Azerbaïdjan sans mon autorisation »
Qui nie les autres faits qui lui sont reprochés : « Elle ment pour avoir plus facilement des papiers français. On la croit elle et pas moi. » Ces propos révoltent le ministère public : « Le prévenu ne remet pas un instant son comportement en question. Et il n’a pas hésité à instrumentaliser sa propre fille, qui se sent en danger. » Comme sa mère, qui a « la peur au ventre dès qu’elle sort du centre d’hébergement », rapporte son avocate, Me Durand.
« Mais ces témoignages de la victime ne sont pas des preuves », relativise Me Dubarry, l’avocat de l’Azerbaïdjanais. La blessure liée à un coup de bouteille ? « Le certificat médical est arrivé 11 mois après les faits présumés. » Le fait que l’homme croisait souvent son épouse ? « Son domicile est situé à 50 mètres de l’école fréquentée par leur fille. » Les menaces de mort ? « L’enfant a entendu son père crier, mais elle n’a pas formellement entendu de telles menaces. »