Depuis plusieurs années, les signalements se multiplient sur les plus grands itinéraires de randonnée en France. Le Chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle (GR65), le GR20 en Corse, le GR10 dans les Pyrénées, la Via Alpina, la Grande Traversée du Jura ou encore le Chemin de Stevenson sont désormais régulièrement cités pour des infestations de punaises de lit dans les gîtes, refuges ou auberges.

Ces insectes profitent de la forte rotation des marcheurs et de la promiscuité dans les dortoirs. Les hébergements en bois, parfois anciens et difficiles à traiter, offrent de nombreuses cachettes. Dans certains cas, les établissements doivent même fermer temporairement pour mener des opérations de décontamination.

Sur les réseaux sociaux, les témoignages et photos impressionnantes se multiplient. La dernière, avec un dos ravagé de piqûres, dans le groupe facebook La Foilie du GR20.

Pourquoi les punaises raffolent des randonneurs ?

Les punaises de lit ne sautent pas, ne volent pas, mais savent voyager… et leur transport préféré, c’est votre sac à dos. Un simple vêtement posé sur un matelas infesté suffit pour qu’elles se glissent dans vos affaires et poursuivent la route avec vous.

Attirées par la chaleur corporelle et le CO₂, elles s’installent volontiers dans un sac de couchage ou une paire de chaussures. Résistantes, elles peuvent survivre plusieurs jours sans se nourrir, attendant le prochain gîte pour se réinstaller.

Quels risques pour les marcheurs ?

Le premier désagrément, ce sont les piqûres : démangeaisons intenses, réactions cutanées, parfois allergies. Mais les punaises représentent surtout un danger insidieux : Infestation de vos affaires (vêtements, sac, couchage), risque d’importer les nuisibles chez vous au retour. Et là, c’est vraiment l’enfer, avec une contamination de votre logement. Mais aussi stress et fatigue liés à des nuits sans sommeil et à la peur d’être piqué.

Un phénomène en forte hausse en 2025

Selon le Syndicat des experts en détection canine de punaises de lit (SEDCPL), les infestations ont bondi de 50 % en juin 2025 par rapport à l’an dernier.

Les professionnels avancent plusieurs raisons : la reprise massive des voyages, les fortes chaleurs estivales favorables aux insectes, mais aussi un certain relâchement après la « psychose » de 2023.

Comment s’en protéger en randonnée ?

Face aux punaises de lit, mieux vaut prévenir que guérir. Quelques réflexes simples permettent de réduire considérablement les risques d’en transporter dans son sac ou de les retrouver dans son lit au retour.

Avant de partir, pensez à compartimenter vos affaires : rangez vos vêtements dans des sacs hermétiques et protégez votre sac de couchage avec une housse ou un drap-sac. Un spray répulsif spécifique, appliqué sur le sac et le couchage, peut aussi constituer une barrière efficace.

Sur le chemin, un peu de vigilance suffit : inspectez rapidement les matelas et sommiers, notamment s’ils présentent de petites taches noires ou des traces suspectes. Évitez de poser votre sac directement au sol ou contre les murs, des cachettes idéales pour ces insectes. Le matin, prenez l’habitude de secouer vos vêtements et votre sac de couchage avant de les ranger.

De retour à la maison, ne rentrez pas tête baissée : déballez vos affaires dehors ou dans la baignoire, passez tout le linge à 60 °C, et glissez les objets sensibles (chaussures, couvre-sac, etc.) au congélateur pendant quelques jours. Enfin, un traitement de surface avec un spray anti-punaises sur le sac et le matériel permet d’éliminer les éventuels passagers clandestins.