Le PSG ne bloque pas face aux blocs bas. Cinq jours après son premier succès de la saison à Nantes (1-0), il a remis ça avec davantage d’entrain et de jeu mais un même score, le minimal 1-0 dont il se contente dans ce mois de remise à flot. S’il a été plus mouvant dans les courses et la récupération, c’est aussi qu’il s’est présenté avec sa meilleure équipe possible, installant par exemple neuf des onze titulaires de la finale de la Ligue des champions contre l’Inter Milan (5-0), sans Gianluigi Donnarumma, définitivement de sortie, et sans Khvicha Kvaratskhelia, victime d’une gêne musculaire de dernière minute.

Les trois premières sorties de la saison du PSG auront été traversées par un point commun: quand Paris marque, c’est en seconde période. Ce qui raconte assez bien ce qu’il est en ce moment et ce que pensent ses adversaires, au moins en France. Pour son versant à lui, considérant que marquer demeure le plus compliqué, il n’en est pas encore à point de réglage qui lui permet de se montrer précis.

Dembélé rate un penalty

Il s’agirait d’une image et d’une mise au point, elle resterait floue. Pour les attaquants, l’histoire se traduit par des frappes forcées, très loin du cadre laissant longtemps Hervé Koffi assez tranquille dans les buts d’Angers. Canardé mais de loin. Le frisson le plus prononcé est né sur une tentative de Désiré Doué (33e) essayant de rééditer son but phénoménal contre Aston Villa en quart de finale aller de la Ligue des champions.

L’affaire aurait pu être réglée beaucoup plus tôt si Ousmane Dembélé avait transformé son pénalty (27e) – en est-il devenu le tireur attitré désormais à la place de Vitinha ? – mais son tir puissant et au-dessus résume très bien ce nuage qui enveloppe le réalisme offensif parisien. Cet à-peu-près, c’est le fameux feeling avec le ballon dont parle Luis Enrique depuis le début de saison, à chaque conférence de presse et qui viendra avec le temps.

D’un point de vue athlétique, sa troupe semble déjà beaucoup mieux, rappelant les étapes d’une préparation classique, celle que le PSG n’a pas mais effectue en ce moment : s’occuper d’abord des corps, ensuite du jeu et enfin des buts.

Si les buts ont été si tardifs, c’est que les principes de l’entraîneur demeurent les mêmes avec une usure de l’adversaire qui finit par s’ouvrir et craquer au fil des minutes.

Angers a très bien défendu, puis un peu moins bien et c’est à moment-là que Fabian Ruiz s’est mué en premier buteur de la saison au Parc des Princes, du pied droit pour changer. De tous les buts parisiens eaprès la pause de la mi-temps, le sien est le plus précoce, signe que les choses vont finir par rentrer dans l’ordre alors que ce vendredi soir, Paris a déjà gagné tout ce qu’on lui proposait au mois d’août, une Supercoupe d’Europe comme des journées de Ligue 1.

En revanche, pour ses adversaires, la nouvelle continue d’être triste. Puisque inexorablement, Nantes et Angers savent ou devinent qu’ils vont perdre, pourquoi restent-ils tout un match regroupés à défendre ? S’ils pouvaient vaincre Paris cette saison, c’était bien en août mais les deux formations de la région Pays-de-la-Loire n’ont absolument rien proposé offensivement, laissant à Lucas Chevalier regarder des photos de leurs attaquants aujourd’hui pour enfin les voir de près.

L’ancien gardien de Lille joue toujours au football mais vient de changer de métier, en passant de plusieurs parades en match à spectateur attentif de la possession outrageuse du PSG. C’est son nouveau monde mais celui de Paris n’a pas été modifié: il endosse encore le costume de patron de la Ligue 1.