Pour la première fois depuis le 5 avril 2015, le parcage visiteur du stade Vélodrome va accueillir des supporters d’un club parisien. Contrairement à ceux du PSG depuis des années, ceux du Paris FC ont été autorisés à se déplacer à Marseille comme nous le révélions dès le 17 août.
Ils seront une centaine, répartis en deux cars, un par groupe Ultra, à prendre la route dans la nuit de vendredi à samedi et pour un déplacement de 14 heures aller-retour. Ce faible nombre, ainsi que l’absence d’antagonisme déclaré entre les groupes ultras des deux clubs, a convaincu les autorités d’autoriser ce déplacement.
Il y a eu aussi un gros travail en amont entre le Paris FC, ses deux groupes, les Ultras Lutetia et le Old Clan, et la préfecture de police. Les supporters qui se déplaceront sont clairement identifiés, encartés dans l’un des deux groupes ou abonnés au club depuis plusieurs années. Les derniers arrivés sous l’effet de la montée en Ligue 1, n’ont pas été autorisés à se déplacer.
De quoi tordre le cou au fantasme qu’ils pourraient y avoir des supporters du PSG qui s’incrusteraient dans les deux bus. « Tout, ça se sont des bêtises », coupe Clément, porte-parole du Old Clan, déjà très enthousiaste à quelques heures de découvrir le Vélodrome.
« Il y a trois mois, on se déplaçait à Rodez, là on va découvrir la ferveur mais aussi l’hostilité de Marseille, c’est incroyable ! Il y a, à la fois, de l’excitation mais aussi un peu d’appréhension. On se demande comment ça va se passer. Bien sûr, on va avoir du mal à se faire entendre dans le stade. Mais il y aura un côté symbolique à être les premiers supporters parisiens depuis 10 ans à pouvoir poser nos bâches. »
Du côté des Ultras Lutetia, le bus affiche complet depuis plusieurs jours (62 inscrits) : « Il aurait été injustifié que le déplacement soit interdit mais on s’attendait à devoir montrer patte blanche, explique Maxence, le porte-parole du groupe. Ça veut dire d’emmener que des personnes fiables et pas d’anciens ou actuels supporters du PSG… Bien sûr, il y aura forcément les chambrages classiques entre supporters, mais le message qu’on va faire passer c’est : pas provocation inutile ! On n’est pas des novices, on a déjà effectué des déplacements chauds à Strasbourg, Saint-Étienne ou Bordeaux. Mais ce déplacement est aussi un test pour nous. S’il se passe bien, sans incident, on aura une bonne image auprès des autorités et ça pourra nous ouvrir des portes pour d’autres déplacements à Lyon ou à Nice, par exemple. »
Au sein des Ultras Lutetia, il y a surtout « l’excitation de découvrir un stade mythique de Ligue 1 ». « Malgré la rivalité, moi, je prends plaisir parfois à regarder les tribunes adverses, reprend Maxence. Après, on sait que ce sera David contre Goliath dans les tribunes au niveau sonore. »
Preuve que ce match n’est pas un match comme un autre, le Paris FC propose également à ses abonnées de le suivre sur grand écran dans une des salles du Grand Rex (285 places). Une initiative déjà testée avec succès le 2 mai dernier pour le match de la montée à Martigues.