Les constructeurs de smartphones et de tablettes qui vendent toujours leurs produits en Russie devront installer sur leurs appareils la messagerie nationale MAX à partir du 1er septembre. Moscou espère ainsi couper l’herbe sous le pied à WhatsApp et Telegram, qui ont le défaut de ne pas être sous la coupe réglée du Kremlin.
L’application MAX devra être préinstallée sur les smartphones et tablettes vendus en Russie à partir du 1er septembre. Elle sera accompagnée par d’autres apps obligatoires. La Russie a lancé la chasse à WhatsApp et Telegram, sur lesquels les appels ne sont plus possibles sur injonction de Moscou. Les autorités reprochent à ces apps de « tromper et extorquer de l’argent », elles pousseraient aussi « les citoyens russes dans des activités de sabotage et terroristes ».
Des arguments fallacieux qui cachent mal la réalité : le Kremlin ne peut pas contrôler ces deux messageries qui ont fait de la confidentialité des échanges leur marque de fabrique — même si en réalité c’est surtout le cas de WhatsApp grâce au chiffrement de bout en bout activé par défaut, ce qui n’est pas le cas de Telegram. Les deux apps comptent plus de 90 millions d’utilisateurs russes chacune.
Moscou encourage donc les utilisateurs à passer à MAX qui, juré-craché, n’espionne pas les conversations comme l’assurent les médias d’État. Ce qui n’a pas empêché les autorités d’arrêter un utilisateur de l’app soupçonné dans une affaire de fraude, comme le relève ironiquement Reuters. MAX compterait 18 millions d’utilisateurs ayant téléchargé l’app, dont certaines fonctions sont encore en bêta.
Depuis mars 2022 et l’invasion russe de l’Ukraine, les grands constructeurs comme Apple et Samsung ont suspendu les ventes de leurs produits en Russie. Ce qui n’empêche pas de les retrouver dans les boutiques russes, qui passent par des circuits parallèles pour remplir leurs rayons. Apple maintient cependant l’App Store, tout en obéissant aux injonctions du Kremlin en censurant certaines apps comme les VPN ou les contenus LGBTQ+.
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Source :
Reuters