Un premier match de préparation draine quasi-systématiquement son lot de déchet, d’imprécision, d’approximation. Même si la stabilité béarnaise de cette intersaison amplifiait un peu les chances d’échapper à la règle, le Pau – Montpellier de ce vendredi (5-26), disputé dans la douceur estivale post-caniculaire du Gers, s’est inscrit dans la droite ligne des reprises pénibles.
En capitalisant sur l’indiscipline gersoise, Pau s’était pourtant donné les moyens d’emballer un peu sa première, mais les quatre touches perdues en première période (dont 3 à 5 m de la ligne héraultaise) par El Bibouji, dont les débuts sous le maillot vert furent loin d’être rose, ont participé à tiédir le spectacle. Et même si la Section a planté sardines et piquets dans le camp de Montpellier, le 4e lancer abandonné par l’ex-Agenais s’est transformé en essai de Tambwe. Quinze secondes plus tard et 80 m plus loin (0-7, 23e).
Le pire, dans tout ça, n’est pas tant ce qui s’est passé sur le terrain, mais plutôt qui en est sorti. En première période, Zabala (pouce), Picquette (côte), Paul et le néo-talonneur béarnais (jambe), ont prématurément quitté leurs coéquipiers. Précaution ? Simple alerte ? Vraie blessure ? Toujours précautionneux avec son groupe, le staff palois préfère être fixé pour communiquer.
Un alignement bancal
Peu de continuité, d’automatismes, et d’enseignements, en plus de phases souvent très stéréotypées côté béarnais. Dans la normalité, à ce stade-là de la saison, et même de la préparation. À ceci près que le pack héraultais a dangereusement déséquilibré son hôte sur ballon porté (12-0, 48e). Comme Pau n’a jamais su le faire près de la ligne héraultaise (5e, 54e). Jamais aussi tranchants dans la désorganisation de Palois venus se fracasser sur leur ligne, les Héraultais ont profité de ballons de récupération, des errements de la touche béarnaise et de leur supériorité dans les mauls pour se délester de la pression sectionniste.
Sénéca au-dessus du lot
Si la prestation d’un Rémi Sénéca perforant dans le jeu courant mais moins à son aise en mêlée, a ravivé cette reprise un peu terne, Pau a bien malgré lui renoué avec son inefficacité. En contribuant à celle de Montpelliérain plus réalistes, encore derrière un ballon porté dans l’avancée (0-19, 67e). La Section Paloise a au moins eu le mérite d’éviter la bulle, et plutôt joliment. Via une inspiration de Robson par-dessus le rideau montpelliérain, Luc a ouvert le compteur essai de la Section Paloise (5-19, 73e). Même si le dernier mot de la partie est revenu à Coly (5-26, 79e).
Un premier test de rudesse, qui appelle un peu plus de solidité lors du second, ce jeudi à Mont-de-Marsan face au Stade Rochelais (19 heures).
Pau 5 – Montpellier 26
Lieu Auch (stade Jacques-Fourroux). Spectateurs 4000 environ. Arbitre M. Bru. Mi-temps 0-7.
PAU 1 essai Luc (73e).
Première mi-temps : Maddocks – Luc, Klemenczak, Decron, Grandidier, (o) Desperes, (m) Souverbie – Tuipulotu, Hewat (cap), Paul – Maximin, Picquette – Zabala, El Bibouji, Bibi-Biziwu. Deuxième mi-temps : Maddocks – Arfeuil, Decron, Valentino, Carol – (o) Desperes, (m) Robson – Crédoz (cap), Liufau, Zégueur, Capelli, Kpoku – Laclayat, Delhommel, Sénéca
MONTPELLIER 4 essais Tambwe (23e), Reus (48e), Hounkpatin (67e), Coly (79e) ; 3 transformations Miotti (23e), Reus (68e, 79e).
Réaction
Jimi Maximin (deuxième ligne de Pau) On a manqué de réalisme alors qu’on a beaucoup plus de ballons pour attaquer, face à un rideau solide de Montpellier. Le score est logique, même si on a eu la possession. Cela ne reste qu’un match amical, on est là pour travailler. C’est un objectif de nous améliorer sur le plan de la puissance, et face à ce genre d’équipe, on peut travailler. Il faut corriger le réalisme, la touche, et être plus dur sur les contacts.