Des logos « Lieu Refuge » devraient bientôt fleurir sur les façades de certains bâtiments publics de l’Eurométropole de Strasbourg. Les agentes et agents municipaux sont en train d’être formés pour accueillir des personnes victimes de violences dans la rue.
Comment réagir si une personne suivie ou agressée dans la rue se réfugie dans les toilettes publiques ? C’est la question à laquelle tente de répondre une formation mise en place par l’Eurométropole de Strasbourg et le Centre d’Information sur les Droits des Femmes et des Familles (CIDFF) pour les agentes et agents municipaux. Les employés des toilettes, musées, médiathèques, mairies seront formés afin de savoir comment accueillir les victimes de violences dans l’espace public. 18 volontaires ont déjà participé à la première formation le 23 juillet.
Sur le modèle des safe places mises en place lors de la fête de la musique ou des « cocktails mademoiselle », ce mot code pour demander de l’aide discrètement dans un bar, ces lieux refuges doivent être, à terme, identifiés pour pouvoir s’y réfugier si une femme, une personne LGBT ou n’importe qui, se sent en danger dans l’espace public.
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Former à l’accueil et à l’écoute, sans jugementLors de cette formation d’une journée, financée par l’Eurométropole, les bases juridiques sont rappelées aux participantes et participants. « Dans la rue, si quelqu’un dit ‘t’as de beaux seins’ ou ‘cette robe met en valeur tes fesses’, c’est un outrage sexiste et c’est une infraction pénale », rappelle Anna Matteoli, la présidente du CIDFF 67. « Les éléments fondamentaux vont aussi être par rapport à l’accueil de la parole de la victime », poursuit-elle. La formation est également un temps d’échange pour partager des expériences vécues et mettre en place des cas pratiques pour s’entraîner à avoir un comportement adéquat.
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On apprend « la bienveillance et la neutralité » précise Céline, policière municipale, pour écouter sans juger. Comme tous ses collègues de la police municipale, elle a déjà suivi la formation d’accueil des victimes, mais elle participe à la création des outils qui seront mis à disposition des lieux refuges, notamment une « fiche réflexes« , qui répertorie point par point la bonne attitude à adopter si une victime vient chercher de l’aide. Grâce aux échanges avec les autres services, « j’ai pu m’améliorer, parfois, on peut être maladroit dans ses propos, et c’est vrai qu’il y a des erreurs que je ne commettrai plus », témoigne la policière.
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Le 12 novembre, toutes les agentes et agents des toilettes publiques suivront la formation. Nadia Zourgui espère donc que toutes les toilettes publiques de la ville pourront être estampillées du logo « Lieu refuge » avant le marché de Noël.
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