Même si l’action d’aller marcher en forêt peut sembler tout à fait banale, ses effets sur notre cerveau –et notamment sur notre capacité d’attention– sont étonnamment rapides. C’est ce qui ressort du livre Nature and the Mind, écrit par Marc Berman, professeur de psychologie à l’université de Chicago (États-Unis), et qui est paru le 12 août dernier. D’après une étude que le chercheur avait menée en 2008 avec deux de ses confrères, une promenade de cinquante minutes dans la nature peut améliorer la capacité d’attention des participants de 20% par rapport à une marche en milieu urbain.
«Il y a quelque chose dans le fait de marcher dans la nature qui profite à notre attention», explique Gloria Mark, professeure en informatique à l’université de Californie, interrogée par le quotidien américain The New York Times. La chercheuse précise toutefois que ce mécanisme reste encore théorique: «Nous ne connaissons pas si réellement l’explication de ce qui se passe.» Cette hypothèse s’inscrit dans un ensemble de recherches suggérant que le simple contact avec la nature aide notre cerveau à se recharger, même si les mécanismes exacts restent encore mystérieux.
Abonnez-vous gratuitement à la newsletter de Slate !Les articles sont sélectionnés pour vous, en fonction de vos centres d’intérêt, tous les jours dans votre boîte mail.
La théorie de la restauration de l’attention a été formulée dans les années 1980 par Rachel et Stephen Kaplan, psychologues à l’université du Michigan, qui avancent le fait que notre capacité d’attention est une ressource limitée. Se promener dans un parc naturel permet de recharger cette ressource, avec des scores aux tests cognitifs qui peuvent augmenter de près de 20%.
Pourquoi la nature recharge notre cerveau?
Selon Marc Berman, ces bénéfices apparaissent même si la promenade n’est pas un moment agréable. La nature attire notre attention sans la surmener, contrairement aux paysages urbains aux formes oppressantes et aux stimulations incessantes, comme le résume le média en ligne Futurism.
Des études récentes utilisant le suivi oculaire et l’électroencéphalogramme (EEG) montrent que l’activité cérébrale et les mouvements des yeux diminuent en présence d’éléments naturels. Amy McDonnell, chercheuse américaine postdoctorante à l’université de l’Utah, a mené son expérience sur celle de Marc Berman et a observé que le cerveau «se rechargeait» après une balade en forêt, retrouvant ainsi toute sa capacité d’attention lors d’exercices cognitifs.
L’ensemble de ces données suggère que le contact avec la nature a réellement un impact sur notre cerveau, même si la science ne sait pas exactement pourquoi. Peut-être est-ce dû au simple changement d’environnement, au contraste marqué entre la ville et la campagne. Quoi qu’il en soit, votre prochaine balade au parc mérite d’être prise au sérieux.
Pensez-y la prochaine fois que vous vous sentirez submergé·e par le stress des écrans et de la ville. Mettez vos chaussures de marche et essayez de trouver un petit coin de nature, un parc ou un bois, si vous avez la chance d’en avoir un près de chez vous. Votre cerveau pourrait bien vous remercier plus vite que vous ne le pensez.