[INFO RUE89 BORDEAUX] Saisie d’une demande d’autorisation environnementale pour les investigations préalables à la construction de la ligne à grande vitesse Bordeaux-Toulouse, la Commission locale de l’eau du Ciron l’a jugée non compatible avec Son schéma d’aménagement et de gestion des eaux. Elle dénonce notamment
Simon Barthélémy
Publié le 23 août 2025 ·
Imprimé le 23 août 2025 à 06h03 ·
6 minutes
le manque de mesures d’évitement des destructions environnementales et les risques de pollution.
L’avis n’a qu’une valeur consultative, mais ses arguments vont nourrir la fronde contre la LGV Bordeaux-Toulouse. La Commission locale de l’eau (CLE) du Syndicat Mixte d’Aménagement du Bassin Versant du Ciron (SMABVC), où 65 communes sont représentées (dont Landiras, Sauternes, Captieux, Bernos-Beaulac), vient en effet de se prononcer contre la demande d’autorisation environnementale formulée par SNCF Réseau.
Celle-ci porte sur les investigations préalables du projet de ligne nouvelle, déclarée d’utilité publique. Elles consistent à prendre possession des emprises sur son tracé et à les déboiser. Objectifs : effectuer les diagnostics d’archéologie préventive – qui « se traduiront concrètement par la réalisation de tranchées à la pelle mécanique (d’environ 20 m de long, 2 à 3 m de large et 1 à 4 m de profondeur) » – et la campagne de sondages géotechniques, nécessaires à la conception des futurs ouvrages (voies, ponts, routes…), dont les travaux démarreraient eux en 2028 au plus tôt.
20000 pages à avaler
Pour ce faire, SNCF Réseau, à la manœuvre de LNSO (lignes nouvelles du Sud ouest, ex GPSO), doit obtenir des autorisations de défrichement – elle prévoit de déboiser 1050 hectares pour l’ensemble de la ligne, dans 248 ha dans le bassin versant du Ciron pour ces diagnostics et ces sondages –, ainsi que des dérogations à l’interdiction de détruire des zones humides, des espèces protégées et leurs habitats, en démontrant qu’elle limite au maximum les impacts sur l’eau, la flore et la faune.
C’est l’objet d’un imposant dossier de 20 000 pages, remis pour avis aux collectivités locales concernées, qui n’avaient que 2 mois jours pour l’étudier et se prononcer dessus – contestant vigoureusement cette méthode, plusieurs maires du Sud Gironde ont demandé au préfet un délai supplémentaire. Et même seulement 45 jours pour la CLE, en charge de vérifier la compatibilité des travaux avec le SAGE (schéma d’aménagement et de gestion des eaux) du bassin du Ciron.
Après analyse des 5500 pages concernant cette rivière et ses affluents (et non des « quelques centaines » comme le pétitionnaire l’a minimisé dans Sud Ouest, souligne-t-elle), la commission locale a finalement rendu le 18 aout dernier un avis de 45 pages, que Rue89 Bordeaux a pu consulter. Il juge donc la demande d’autorisation environnementale « non compatible avec le SAGE Ciron », et émet un avis défavorable à sa délivrance.
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