À Forbach, en Moselle, les rues commerçantes ont bien du mal à garder leurs magasins. Avec de nombreuses cellules commerciales vacantes. En début de semaine, Lisa, fleuriste, a annoncé qu’elle allait mettre la clé sous la porte, « tourner la page ». Avec son programme de relance, la municipalité tente de son côté de redynamiser son centre-ville.
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À Forbach en Moselle, le nombre de commerces fermés atteint des niveaux record. En cause notamment internet et les nouveaux modes de consommation. Le taux de vacance commerciale touche un local sur quatre. Lisa Wurth est fleuriste et gérante de « Mûres et Saisons ». Après neuf ans d’activité, elle aussi doit se résoudre à fermer son magasin. « Je vais fermer définitivement. Les trois premières années tout allait bien, j’arrivais à me rémunérer correctement. Aujourd’hui, je touche moins bien qu’un smic. Pour des horaires de fou. Ça devient compliqué de tenir moralement, physiquement », dit-elle. Elle quittera ses locaux au mois d’octobre.
Marie-Geneviève est une cliente du magasin. « On est désolé. À l’heure actuelle, c’est très difficile. Quand on ne peut plus vivre de ce que l’on fait, on est obligé de fermer ». La proximité de Forbach avec l’Allemagne reste aussi un handicap commercial, avec des prix parfois plus attractifs de l’autre côté de la frontière.
Ici à Forbach, depuis plusieurs années, le nombre de commerces qui ferment dans la ville s’additionne, « je pense qu’Internet a tué le commerce. On ne peut pas faire grand-chose », dit Marie-Geneviève.
La ville de Forbach n’est plus attractive. L’activité est concentrée la semaine.
Philippe Zurawel, gérant d’un bar
C’est ce que constate aussi Philippe Zurawel. Il est gérant d’un bar en centre-ville. « Dans l’année, il y a des périodes un peu plus attractives que d’autres. La période de Noël. Mais la ville de Forbach n’est plus attractive. L’activité est concentrée la semaine. Sur les horaires de bureau et un peu en début de soirée. Le week-end, il n’y a personne ».
Il y a un peu plus de vingt ans, quand Philippe a ouvert en 2002, ils étaient sept salariés. « Aujourd’hui, on est deux et demi en temps plein », dit-il.
Une situation qu’Alexandre Cassaro, le maire de la ville depuis cinq ans, ne cache pas. Même s’il préfère regarder le verre à moitié plein. « À Forbach, ce n’est pas au niveau que nous espérons. Mais cela dit, il y a des améliorations depuis 2020. Il reste 39 cellules vides. Mais nous poursuivons nos efforts », souligne le maire, également président de la communauté d’Agglomération Forbach-Porte de France.
Il faut dire aussi qu’il y a quelques commerces qui ouvrent. Une librairie qui a ouvert il n’y a pas longtemps. Une confiserie, une cave à vin qui revient.
Alexandre Cassaro, maire de Forbach
Alexandre Cassaro a mis un programme de relance qui inclut une aide à l’investissement. Et une subvention des loyers sur trois ans. Avec 75% pris en charge sur les douze premiers mois d’exploitation. Trois commerces en ont bénéficié en 2024, et seulement deux depuis le début de cette année. « Il faut dire aussi qu’il y a quelques commerces qui ouvrent. Une librairie qui a ouvert, il n’y a pas longtemps. Une confiserie, une cave à vin qui revient. Moi, je comprends les inquiétudes qui peuvent être exprimées. Nous allons continuer avec les commerçants de travailler pour l’avenir », ajoute Alexandre Cassaro.
Des difficultés économiques, des enseignes en redressement judiciaire, Forbach n’est pas la seule ville de taille moyenne à être touchée par cette crise. Des locaux se vident, jour après jour, partout en France. Ou presque.